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Mohamed Al-Fayed, ex-propriétaire de Harrods, accusé par des dizaines de femmes de violences sexuelles

Mohamed Al-Fayed, ex-propriétaire de Harrods, accusé par des dizaines de femmes de violences sexuelles [KEYSTONE - Matt Dunham]
Mohamed Al-Fayed, ex-propriétaire de Harrods, accusé par des dizaines de femmes de violences sexuelles / Le Journal horaire / 24 sec. / le 20 septembre 2024
Des dizaines de femmes lancent des accusations contre l'ex-propriétaire de Harrods Mohamed Al-Fayed, décédé en 2023, ont annoncé leurs avocats lors d'une conférence de presse vendredi. Cette conférence de presse intervient au lendemain de la diffusion d'une enquête de la BBC.

Vendredi, au lendemain de la diffusion d'une enquête de la BBC intitulée "Al-Fayed: un prédateur chez Harrods", au moins 37 femmes ont affirmé avoir été victimes de violences sexuelles commises par l'ex-propriétaire de Harrods. Originaires d'Australie, de Malaisie, d'Italie, de Roumanie, des Etats-Unis et du Canada, certaines des plaignantes étaient mineures au moment des faits, "âgées seulement de 15 et 16 ans". Le groupe d'avocats va intenter une action en justice contre le magasin.

C'était un monstre, un monstre qui a pu agir grâce à un système mis en place et établi par Harrods

Dean Armstrong KC, avocat

Les accusatrices sont pour beaucoup d'anciennes employées de Harrods, et certaines du Ritz à Paris, dont l'homme d'affaires était également propriétaire. "C'était un monstre, un monstre qui a pu agir grâce à un système (...) mis en place et établi par Harrods", a affirmé l'avocat Dean Armstrong KC, en ouverture d'une conférence de presse à Londres.

Enquête de la BBC

Dans le documentaire, une vingtaine de femmes ont témoigné, cinq d'entre elles accusent Al-Fayed de viols, commis à Londres ou à Paris, d'autres dénonçant des tentatives de viols et des agressions sexuelles. "Nous poursuivons Harrods et nous nous focalisons sur Harrods à ce stade au nom de la responsabilité collective d'entreprise", a expliqué un avocat, ajoutant disposer d'éléments montrant que ces agissements constituaient un schéma répétitif.

"Si la direction de Harrods pense qu'elle doit dédommager ces femmes financièrement (...) bien sûr, c'est quelque chose que nous saluerions, mais nous n'accepterons pas qu'on nous accuse d'être intéressés seulement par l'argent. Il s'agit de bien plus que cela", a-t-il ajouté.

Justice pour les victimes

Vendredi à Londres, les avocats des accusatrices ont promis "d'obtenir justice". Ils ont également appelé d'autres éventuelles victimes à se manifester. Gloria Allred, avocate américaine connue pour défendre les droits des femmes dans des procès très médiatiques, dont celui de Jeffrey Epstein, a souligné que "sous le strass et le glamour" du célèbre grand magasin, existait "un environnement toxique, dangereux et violent".

L'avocat Dean Armstrong KC a comparé Al-Fayed à Jeffrey Epstein "parce qu'il y avait un système d'approvisionnement en place pour trouver les femmes" qui allaient ensuite être sexuellement agressées. Mohamed Al-Fayed était "un prédateur malade", a déclaré l'une des accusatrices. "J'étais si jeune, je ne savais pas quoi faire ni comment réagir", a-t-elle ajouté, disant "ne plus avoir peur".

Des examens gynécologiques imposés

Elle raconte avoir suivi des examens gynécologiques imposés par l'ex-propriétaire du grand magasin et décrit les rencontres avec celui-ci: "ses mains sur mon visage" et "sur mon corps". "J'ai été soumise à des tests de dépistage du VIH et de dépistage des IST", a-t-elle raconté, précisant n'avoir jamais reçu les résultats desdits tests.

Comme elles, plusieurs autres accusatrices ont été contraintes de passer ces tests, ont révélé les avocats. "C'était un monstre, même si nous n'en avions pas conscience à l'époque", a martelé Natacha. Selon la BBC, il avait déjà été accusé de faits similaires et la police avait ouvert une enquête en 2015 pour viol. Mais il n'a jamais été inculpé.

ats/itg

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