La France se prépare à accueillir les Jeux olympiques au cœur de sa capitale, avec une cérémonie d'ouverture prévue le long de la Seine en juillet.
Et en marge des derniers préparatifs, les autorités se sont lancées dans un autre chantier: le déplacement systématique des camps de migrants et de sans-abris autour des sites olympiques.
Les opérations policières se multiplient
Plusieurs associations dénoncent ainsi un "nettoyage social" dans la Ville Lumière, comme cela a déjà été observé dans d'autres pays-hôtes par le passé. "Ce sont des pays qui veulent montrer une image de carte postale aux touristes et aux caméras du monde entier", déplore jeudi dans le 19h30 Antoine de Clerck, coordinateur du Revers de la Médaille, un collectif de plus de 80 associations.
La précarité visible est donc cachée et repoussée loin des festivités olympiques. Les opérations policières se multiplient à l’approche des Jeux. Les squats et les campements de sans-abris sont démantelés les uns après les autres.
"Il faut trouver une solution, on est fatigués, vraiment fatigués", témoigne une personne victime de ces opérations.
Renvois hors de la ville, en province
Face aux critiques, le directeur du cabinet à la préfecture de la région Christophe Noël du Payrat rétorque qu'il s'agit d'une question de dignité des personnes, mais aussi de sécurité. Il évoque l'obligation de l'Etat de "mise à l'abri". "On le faisait avant les JO, on le fait pendant et on le fera après", affirme-t-il. "Il n'y a pas d'objectif de nettoyage social ou de cacher la misère."
Pourtant, à Paris, les logements d’urgence sont saturés. La préfecture prévoit de déplacer les personnes en situation de précarité loin de la capitale. Mais nombreux sont celles et ceux qui refusent de partir face à l'inconnue du traitement qui leur sera réservé en province.
Toujours est-il que le long des quais de Seine, des grillages et des rochers ont remplacé les tentes, pour éloigner la précarité des lumières de la flamme olympique.
Raphaël Grand/jop