Nicolas Bouzou: "Il y a des forces politiques en France qui veulent déstabiliser le pays"
Après la censure du gouvernement français et la démission mercredi du Premier ministre Michel Barnier, le président Emmanuel Macron s'est adressé à la population jeudi soir lors d'une allocution télévisée. Selon lui, la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier "n'a pas été comprise". Il a par ailleurs affirmé qu'il exercerait son mandat "jusqu'à son terme".
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Pour l'économiste d'obédience libérale et essayiste français Nicolas Bouzou, Emmanuel Macron "a tout à fait raison de ne pas démissionner", car la France "a besoin de stabilité et d'un usage raisonnable de [ses] institutions".
"Je ne suis pas inquiet pour la France à moyen et long terme, parce que l'Histoire montre que c'est un pays qui sait rebondir", a-t-il réagi vendredi dans La Matinale de la RTS, admettant toutefois que le pays traverse une "séquence difficile".
La gauche et le RN pointés du doigt
Selon Nicolas Bouzou, le gouvernement Barnier a été renversé "sans véritable raison". A l'instar du président, il accuse le Rassemblement national (RN) et la gauche d'être à l'origine de la crise.
"Il y a des forces politiques qui veulent déstabiliser le pays et semer le chaos pour générer une élection présidentielle anticipée. [...] Les partis ne pensent plus qu'à eux-mêmes", a regretté l'économiste, qui dit espérer que les parlementaires "reviennent à un peu de raison".
En France, on considère qu'à chaque problème doit correspondre une intervention de l'Etat et une dépense publique."
L'essayiste concède néanmoins que la dissolution du Parlement "n'était pas une bonne idée". "Mais le président Macron a été élu", il faut désormais plutôt se concentrer sur la préparation de la prochaine présidentielle et la "reconstruction" de la France, a-t-il appuyé.
Coupes dans les dépenses sociales
Nicolas Bouzou estime que la source de la double crise politique et économique que connaît son pays est liée aux dépenses publiques de l'Etat et au refus de la classe politique, notamment à gauche et à l'extrême droite, de les diminuer. "En France, et je le déplore, on considère qu'à chaque problème doit correspondre une intervention de l'Etat et une dépense publique."
Le libéral craint à l'avenir une "perte de la capacité économique" de la France, qui l'affaiblirait sur le plan international. Il prône une vaste baisse des dépenses publiques dans le social, notamment à travers de nouvelles réformes des retraites et de l'assurance chômage, et une réduction de la bureaucratie.
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Propos recueillis par Pietro Bugnon/iar