"Les Vénézuéliens ont exprimé leur volonté absolue en élisant Nicolás Maduro (...) pour la période mandat 2025-2031. Nous proclamons président de la République bolivarienne du Venezuela Nicolás Maduro Moros", a déclaré le président du CNE, Elvis Amoroso, lors d'une cérémonie en présence du président élu.
Nicolás Maduro, héritier d'Hugo Chávez (1999-2013), a obtenu 5,15 millions de voix, devant le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, qui en a récolté un peu moins de 4,5 millions (44,2%), selon les chiffres officiels annoncés par le président du CNE, après le dépouillement de 80% des bulletins. Le taux de participation a atteint 59%.
"Il y aura la paix, la stabilité et la justice. La paix et le respect de la loi. Je suis un homme de paix et de dialogue", avait déclaré Nicolás Maduro devant ses supporteurs fêtant l'annonce de sa victoire devant le Palais présidentiel à Caracas.
L'opposition conteste, Nicolás Maduro dénonce une tentative d'imposer un "coup d'Etat"
Lundi, lors de son discours au CNE, il a dénoncé une tentative d'imposer un "coup d'État fasciste et contre-révolutionnaire" au Venezuela, alors que l'opposition revendique la victoire et qu'une grande partie de la communauté internationale se montre sceptique.
L'opposition, qui espérait mettre fin à 25 années de pouvoir chaviste, était pourtant confiante. "Les résultats ne peuvent être occultés. Le pays a choisi un changement en paix", a écrit Edmundo Gonzalez Urrutia sur X.
"Nous avons gagné" avec "70% des voix", "le Venezuela a un nouveau président élu et c'est Edmundo Gonzalez Urrutia", a affirmé lors d'un déclaration à la presse à Caracas la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado.
"Nous savons tous ce qui s'est passé aujourd'hui. Et lorsque je dis que tout le monde sait, je commence par le régime lui-même", a-t-elle aussi assuré. "Toute la communauté internationale le sait, même ceux qui étaient autrefois des alliés".
Le secrétaire général de l'ONU appelle "à une transparence totale et encourage la publication opportune des résultats des élections avec la répartition par bureau de vote", a indiqué son porte-parole, appelant également "tous les dirigeants politiques et leurs partisans à la modération".
Retrait du personnel diplomatique
Le Venezuela a annoncé lundi le retrait de son personnel diplomatique de sept pays d'Amérique latine pour protester contre "l'ingérence" de leurs gouvernements qui ont remis en cause la réélection contestée de Nicolas Maduro dimanche, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Caracas estime que la position de ces gouvernements (Argentine, Chili, Costa Rica, Panama, Pérou, République dominicaine et Uruguay) "porte atteinte à la souveraineté nationale" et a demandé que leurs diplomates quittent le pays. Accusé de complots, six collaborateurs de l'opposante Maria Corina Machado sont réfugiés à l'ambassade d'Argentine depuis le mois de mars.
agences/asch/lia
Scepticisme de la communauté internationale
Neuf pays d'Amérique latine appellent à un "réexamen complet des résultats avec la présence d'observateurs électoraux indépendants" et une réunion sous l'égide de l'Organisation des Etats américains (OEA). L'Argentine, le Costa Rica, l'Équateur, le Guatemala, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine et l'Uruguay ont signé une déclaration commune.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a exprimé de "sérieux doutes" sur le scrutin lundi depuis le Japon: "Nous craignons sérieusement que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien".
Même son de cloche du côté du président de gauche chilien Gabriel Boric: "Le régime de Maduro doit comprendre que les résultats qu'il publie sont difficiles à croire". Il a prévenu que "le Chili ne reconnaîtra aucun résultat qui ne soit pas vérifiable".
La France appelle les autorités vénézuéliennes à faire preuve de "transparence totale" sur le processus électoral en publiant l'intégralité des procès-verbaux et résultats des centres de vote pour "garantir la sincérité du scrutin".
Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a exprimé lundi sa "perplexité" sur le déroulement "régulier" de l'élection.
Le Mexique reconnaîtra le résultat, la Chine félicite Nicolás Maduro
Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a déclaré lundi que son gouvernement reconnaîtra le résultat final proclamé par l'autorité électorale du Venezuela, qui a déclaré Nicolás Maduro vainqueur de la présidentielle.
La Chine, qui entretient des liens étroits avec le Venezuela, a, elle, félicité Nicolás Maduro pour sa réélection. De son côté, le président de Cuba, Miguel Diaz-Canel, a indiqué lundi avoir appelé le président réélu pour le féliciter de son "triomphe électoral historique".