Coup d'envoi d'un long week-end de manifestations en amont des législatives anticipées, plusieurs milliers de personnes ont déjà défilé contre l'extrême droite vendredi soir dans plusieurs villes, avec à Lyon, des violences qui ont fait quatre blessés, dont trois policiers selon la préfecture.
"On a déjà essayé en 1940!" ou "On ne joue pas avec le feu", en référence au logo du Rassemblement National, disaient les banderoles à Lyon ou se sont rassemblés 3500 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Montpellier le cortège réunissait 4000 personnes, selon la préfecture et plus de 10'000 selon les organisateurs.
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Quatre blessés
En fin de soirée, des manifestants ont jeté des projectiles et les forces de l'ordre ont répondu par des gaz lacrymogènes. Les affrontements ont fait trois blessés parmi les policiers et un manifestant a été évacué par les pompiers, selon la préfecture.
A Montpellier, la plupart des manifestants étaient jeunes mais des retraités se sont aussi déplacés. "On est vraiment rassurés et ravis de voir autant de jeunes défiler et se mobiliser. Ils prennent le sujet à bras-le-corps et on voit bien qu'ils ont envie de faire union", explique à l'AFP une ancienne fonctionnaire de l'Education nationale. "Autour de moi, j'alerte mes proches pour qu'ils aillent voter, y compris le 7 juillet. Cette date, c'est du n'importe quoi. Tout le monde va partir en vacances", dit-elle dans le cortège, ponctué de drapeaux des syndicats CGT, CFDT mais aussi de drapeaux palestiniens et français.
A Montpellier, la France Insoumise avait terminé en tête aux élections du 9 juin (24,18%), devant la liste de Raphaël Glucksmann (PS/Place publique, 19,61%) et celle de Jordan Bardella (RN, 16,68%).
A Roanne, la sous-préfecture de la Loire, le rassemblement a réuni 800 personnes selon les organisateurs, 560 selon la police. A Toulouse, environ 200 personnes ont défilé dans le calme, scandant "pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos" ainsi que des slogans en soutien aux territoires palestiniens.
Jusqu'à 100'000 personnes attendues à Paris
Ce week-end, plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont attendus, selon la police, dans quelque 200 rassemblements prévus à travers la France pour s'opposer à l'extrême droite, dont un défilé à Marseille et un autre à Paris qui s'élanceront ce samedi en début d'après-midi.
De source policière, 300 à 350'000 personnes sont attendues, dont 50'000 à 100'000 dans la capitale. 21'000 policiers et gendarmes seront mobilisés.
Le 1er mai 2002, la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, avait rassemblé près d'un million de manifestants, aujourd'hui c'est le "choc des européennes" avec un score cumulé de l'extrême-droite de 37,8% et la perspective d'un "RN au portes du pouvoir" qui poussent les opposants dans la rue.
afp/fgn