Nouvelle éruption en Islande: à Grindavik, on vit désormais au rythme du volcan Fagradalsfjall
Un volcan islandais ne laisse que peu de répit aux habitants de Grindavik, une petite ville côtière au sud-ouest de l'île. Somnolent depuis 800 ans, le Fagradalsfjall s'est brusquement réveillé en 2021.
Et ce jeudi, la lave jaillit de nouveau au nord de la localité de 4000 habitants, qui avait déjà été évacuée par précaution le 11 novembre dernier.
Fissure de trois kilomètres
"Selon les premiers rapports venant du vol de surveillance des gardes-côtes, l'éruption a eu lieu dans la même zone que celle du 18 décembre (ndlr, date d'une précédente éruption). La fissure mesure trois kilomètres de long environ", a écrit l'Office météorologique islandais (IMO).
"Les jets de lave atteignent une hauteur de 50-80 m et le panache s'élève à une hauteur d'environ 3 km", poursuit l'office. Ces images impressionnantes de lave projetées vers le ciel étaient visibles depuis la capitale Reykjavik.
Il s'agit de la sixième éruption volcanique en Islande en près de trois ans, la précédente ayant eu lieu au petit matin le 14 janvier près de Grindavik. Trois maisons avaient alors été brûlées par la lave, une première depuis plus de 50 ans.
La petite ville a également été endommagée en novembre par une série de séismes précurseurs qui ont ouvert de larges fissures dans le sol et sur des bâtiments. Les autorités avaient décrété l'état d'urgence et fait évacuer les habitants.
Face aux éruptions qui se répètent, les locaux commence à s'inquiéter, relatait The Guardian en janvier dernier.
Une période de bouleversements redoutables a commencé
"Cela a jeté un point d'interrogation sur la vie des gens", témoignait David Ingi Bustion, un architecte dont la famille vit dans la région depuis trois générations.
"De nombreuses personnes ont des hypothèques sur des biens qui ne valent pratiquement plus rien aujourd’hui", déplorait le jeune Islandais.
"Une période de bouleversements redoutables a commencé", avait également déclaré le président islandais, Gudni Johannesson, à la télévision.
Centrale sous surveillance
Outre la ville de Grindavik, les autorités surveillent particulièrement la centrale géothermique de Svarstengi, qui fournit électricité et eau à environ 30'000 habitants de la région. Un mur de protection a été construit autour de l'installation depuis novembre.
Jusqu'à l'éruption de mars 2021, la péninsule de Reykjanes, au sud de la capitale Reykjavik, avait été épargnée par les éruptions pendant huit siècles.
Il y en a eu cinq autres depuis, en août 2022 et juillet 2023, le 18 décembre 2023, le 14 janvier et ce jeudi, signe, pour les volcanologues, d'une reprise de l'activité volcanique dans la région.
Trente-trois systèmes volcaniques sont considérés comme actifs dans ce pays de feu et de glace, région la plus volcanique d'Europe.
afp/doe