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Opération américaine d'envergure en Irak contre le groupe Etat islamique

Image d'illustration montrant un avion de chasse lancé du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower de la marine américaine, le 3 février 2024. [Handout via REUTERS - U.S. Navy/Mass Communication Specialist 3rd Class Janae Chambers]
Opération d'envergure en Irak par l'armée américaine / Le Journal horaire / 24 sec. / le 31 août 2024
L'armée américaine et les forces de sécurité irakiennes ont tué quinze combattants du groupe Etat islamique (EI) lors d'une opération de grande envergure en Irak, au cours de laquelle sept soldats américains ont été blessés, a indiqué samedi le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (CENTCOM).

L'Irak a proclamé sa "victoire" contre l'EI fin 2017, mais des cellules djihadistes restent actives dans le pays et continuent d'attaquer sporadiquement les effectifs de l'armée et de la police, particulièrement dans les zones rurales et reculées, hors des grandes villes.

Un raid mené conjointement jeudi avec "les forces de sécurité irakiennes" dans une région désertique de l'ouest de l'Irak a provoqué "la mort de quinze membres" de l'EI, a indiqué le CENTCOM dans un communiqué publié samedi matin sur le réseau social X.

"Ce groupe de l'EI était doté de nombreuses armes, grenades et ceintures explosives. Il n'y a aucune indication qu'il y a eu des victimes civiles", a-t-il ajouté.

Des chefs visés

L'opération visait des chefs de l'organisation ultra-radicale, "afin de désorganiser et saper la capacité de l'EI à planifier, organiser et mener des attaques contre des civils en Irak ainsi qu'à l'encontre de citoyens américains, d'alliés et de partenaires dans la région et au-delà", selon la même source.

Sept soldats américains ont été blessés lors de l'opération, a indiqué un responsable du CENTCOM, ajoutant qu'ils étaient "dans un état stable".

A Bagdad, les services du Renseignement irakien ont annoncé vendredi cette opération du 29 août "dans le désert d'Al-Anbar", vaste province frontalière de la Syrie.

L'opération intervenait après "plus de deux mois de surveillance à l'aide de moyens humains et technologiques", ayant permis de localiser "quatre maisons d'accueil" utilisées par l'EI, selon la même source.

Parmi les djihadistes tués, il est "probable que se trouvent des dirigeants de haut rang", assure le Renseignement irakien, précisant que des procédures d'identification sont en cours.

L'opération a débuté avec "des frappes aériennes successives" contre les quatre repaires djihadistes, avant un héliportage de troupes et des combats au sol avec l'EI, ajoute-t-il.

Une coalition internationale antidjihadiste

Régulièrement les forces irakiennes annoncent des opérations contre l'EI. Ces troupes bénéficient encore de l'expertise et de l'assistance des conseillers d'une coalition internationale antidjihadiste emmenée par Washington, stationnée en Irak et en Syrie voisine.

Washington déploie environ 2500 militaires en Irak et près de 900 en Syrie, au sein de cette coalition. Dans un contexte régional explosif, lié à la guerre à Gaza, Bagdad avait annoncé à la mi-août reporter la fin de la mission de la coalition sur son territoire.

Pour justifier un retrait des conseillers étrangers qu'il réclame, Bagdad assure que ses services de sécurité sont aujourd'hui capables de mener seuls la bataille contre un groupe de l'EI qui est désormais affaibli et ne représente plus la même menace qu'auparavant (lire encadré).

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afp/sjaq

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Un rapport de l'ONU estime le groupe EI affaibli

Après sa montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, le groupe djihadiste a vu son "califat" autoproclamé s'écrouler sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.

Un rapport d'expertise de l'ONU sur l'EI, publié en juillet, évaluait le nombre de djihadistes en Irak et en Syrie "de l'ordre de 1500 à 3000 combattants, l'organisation restant confrontée à des pertes sur le champ de bataille, des désertions et des difficultés à recruter."

Attaques "sporadiques et percutantes"

En Irak, hormis une "brève intensification" en début d'année, les "activités" de l'EI restent "largement contenues", souligne le rapport. "Le groupe reste toutefois capable de mener des attaques sporadiques et percutantes. Il opère en petits détachements, n'excédant pas cinq membres dans les zones au relief difficile", ajoute la même source.

"Le modus operandi" des djihadistes "consiste à se livrer à des enlèvements contre rançon, à désorganiser les infrastructures et à cibler les forces de sécurité de manière sélective tout en évitant les confrontations directes", explique le rapport.

Et de conclure: "l'ouest d'Anbar, en particulier Routba et le désert de Raoua, reste un sanctuaire et une zone opérationnelle d'importance, qui tire profit de la contrebande de part et d'autre de la frontière irako-syrienne."