"L’épave était enfouie sous 3 mètres de sable qui la protégeaient de la houle et des tempêtes, mais cette protection a fini par disparaître", explique dans le 19h30 de la RTS l'archéologue sous-marin de l'Université de Valence, Carlos de Juan.
Avec son équipe, il a pour mission de sortir de l’eau le Mazarron II. L'épave est intacte, mais risque d’être détruite par la prochaine tempête.
L’opération de sauvetage est risquée. Les archéologues ont dû découper l’épave vieille de 2600 ans, trop fragile pour être sortie en un seul bloc. Un support en fibre de verre sur mesure a été fabriqué pour chaque morceau. "Sans ce support, on se serait retrouvé chacun avec un morceau de bois dans les bras, tout le reste se serait brisé", précise Carlos de Juan.
L’équipe doit ensuite traiter les pièces une par une dans un laboratoire spécialisé pour les renforcer, avant de reconstruire l’épave comme un puzzle géant.
Premier bateau fabriqué en Espagne
Le Mazarron II a été construit à l’époque phénicienne. Ces navigateurs hors pair, originaires du Liban actuel, ont apporté à l’Espagne leur savoir-faire. "C’est peut-être le tout premier bateau fabriqué en Espagne", s'enthousiasme Rafael Sabio, le directeur du Musée national d’archéologie sous-marine ARQVA, à Carthagène, où une réplique du navire est exposée.
"Nous avons la chance d’avoir un bateau presque intact pour étudier leurs techniques de construction navale, particulièrement complexes et avancées pour l’époque", ajoute-t-il.
Pour admirer l’original, les visiteurs devront encore patienter quatre ans, le temps de redonner au Mazarron II une nouvelle jeunesse.
Sujet TV: Auriane Loizeau et Fabian Castillo Rodriguez
Adaptation web: edel