Pascale Baeriswyl: "Les uns sont en train d'inspirer les autres à ne pas respecter le droit international"
Au micro de la RTS, Pascale Baeriswyl témoigne d'un climat de discussions extrêmement tendu au Conseil de sécurité de l’ONU. "Il est important que les membres du Conseil et le Conseil demandent la désescalade" pour arrêter "cette spirale de violences de tous les côtés".
Le Conseil demande depuis des mois des cessez-le-feu, rappelle l'ambassadrice. Plusieurs résolutions sur le conflit israélo-palestinien ont aussi été adoptées. dont deux demandant un cessez-le-feu. Il y a aussi des résolutions concernant le Liban, où le Conseil de sécurité demande le respect de ces résolutions et la désescalade.
C'est un risque que le droit international et le droit international humanitaire ne soient plus assez respectés
"On a eu une première séance d'urgence cette semaine, où on a entendu beaucoup de rhétoriques assez agressives." Mais la représentante helvétique à l'ONU pense que "c'est le travail le plus important qu'on puisse essayer de faire: réunir les gens autour de la table", quitte à approfondir un dialogue certes musclé, mais pour faire taire les armes.
Une situation géopolitique extrêmement tendue
Pascale Baeriswyl craint aussi un effet de contagion du non-respect des règles de droit internationales. "C'est un risque que le droit international et le droit international humanitaire ne soient plus assez respectés. Et si les uns ne les respectent pas, les autres sont quelque part encouragés. Et pour l'instant, on a quand même une situation géopolitique extrêmement tendue, où les uns sont plutôt en train d'inspirer les autres à ne pas respecter le droit international."
On a donc besoin d'un secrétaire général de l'ONU qui soit puissant
En outre, Israël a récemment déclaré persona non grata le secrétaire général de l’ONU. Mais Pascale Baeriswyl insiste: le Conseil de sécurité fait bloc derrière António Guterres. "Les quinze membres du Conseil se sont mis d'accord pour le soutenir. Et c'est particulièrement important aujourd'hui, quand il y a vraiment un grand risque d'escalade, pas seulement au Proche-Orient et au Moyen-Orient, mais dans plusieurs régions du monde. On a donc besoin d'un secrétaire général qui soit puissant."
L'ambassadrice rappelle enfin qu'il y a "beaucoup d’opérations des Nations unies, des bureaux, des envoyés spéciaux, qui ont quand même fait un travail humanitaire remarquable pour sauver des vies au quotidien", tant au Liban qu'à Gaza
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Propos recueillis par Mehmet Gultas
Texte web: Julien Furrer