Pedro Sánchez a déclaré qu'il resterait à la tête du pays malgré la "campagne de discrédit" menée à ses yeux par l'opposition de droite. La dernière illustration a été, selon lui, l'ouverture de l'enquête préliminaire contre son épouse, Begoña Gómez, soupçonnée de corruption et trafic d'influence.
"J'ai décidé de continuer", a souligné le leader socialiste de 52 ans, au pouvoir depuis 2018.
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Une déclaration qui a sidéré
Habitué des coups d'éclat et des coups de poker, Pedro Sánchez a sidéré l'Espagne en mettant mercredi sa démission dans la balance après l'annonce par un tribunal madrilène de la procédure contre son épouse. Il avait écrit une lettre de quatre pages aux Espagnols dans laquelle il expliquait qu'il envisageait de quitter ses fonctions pour protéger sa famille.
Niant lundi avoir agi de la sorte par "calcul politique", il a appelé le pays à entreprendre "une réflexion collective" sur la polarisation de la vie politique, afin d'empêcher "la désinformation de diriger le débat politique".
"Ou nous disons 'assez' ou la dégradation de la vie publique conditionnera notre avenir et nous condamnera comme pays", a-t-il ajouté.
Manifestation de soutien
Fait absolument inédit, Pedro Sánchez avait suspendu mercredi toutes ses activités publiques, alors qu'il devait notamment lancer jeudi soir la campagne des régionales du 12 mai en Catalogne, un scrutin à la portée nationale où son Parti socialiste espère chasser les indépendantistes du pouvoir.
Scandant "Pedro, reste!" des milliers de sympathisants se sont réunis samedi devant le siège du Parti socialiste à Madrid pour demander au Premier ministre de ne pas quitter son poste.
Plainte d'un groupe proche de l'extrême droite
L'enquête contre l'épouse de Pedro Sánchez, placée sous le sceau du secret de l'instruction, a été ouverte à la suite d'une plainte de l'association "Manos limpias" (Mains propres), un collectif proche de l'extrême droite.
Elle porte en particulier, selon le média en ligne El Confidencial, sur les liens noués par Begoña Gómez avec le groupe Globalia, parrain de la fondation dans laquelle elle travaillait, au moment où Air Europa, compagnie aérienne appartenant à Globalia, négociait avec le gouvernement Sánchez l'obtention d'aides publiques.
Cette compagnie a effectivement touché, en novembre 2020, 475 millions d'euros, issus d'un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté à cause de la pandémie. Mais des dizaines d'autres ont ensuite bénéficié d'aides, dont plusieurs de ses concurrentes (Iberia, Vueling, Volotea...).
Le classement de l'enquête demandé
Le parquet a demandé jeudi le classement de cette enquête, tandis que Manos limpias a reconnu que sa plainte était uniquement basée sur des articles de presse, mais le juge en charge du dossier n'a pas encore dévoilé ses intentions.
Depuis son arrivée au pouvoir il y a six ans, la légitimité du leader socialiste a toujours été questionnée par la droite et l'extrême droite, qui ne lui ont jamais pardonné d'avoir été porté au pouvoir par l'extrême gauche et les partis basques et catalans dans le cadre d'une motion de censure contre son prédecesseur conservateur Mariano Rajoy, plombé par un scandale de corruption.
ami avec agences