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Peter Pellegrini remporte l'élection présidentielle slovaque

Le candidat aux tendances pro-russes Peter Pellegrini remporte l'élection présidentielle slovaque
Le candidat aux tendances pro-russes Peter Pellegrini remporte l'élection présidentielle slovaque / Forum / 1 min. / le 7 avril 2024
L'allié du gouvernement populiste slovaque, Peter Pellegrini, a remporté l'élection présidentielle de samedi, selon un décompte portant sur 99,8% des bulletins de vote. Il a devancé largement lors du second tour le diplomate pro-européen Ivan Korcok.

Peter Pellegrini, un économiste de formation, a obtenu 53,2% des voix contre 46,8% pour Ivan Korcok, selon les chiffres publiés par l'office slovaque des statistiques. Les analystes s'attendaient à un résultat plus serré.

"C'est une grande satisfaction", a déclaré Peter Pellegrini dans un discours devant ses sympathisants. "Je veux être un président qui défendra les intérêts nationaux de la Slovaquie, a-t-il souligné. Il a assuré vouloir tout faire "pour que la Slovaquie reste du côté de la paix et non du côté de la guerre".

Le candidat slovaque à la présidence Peter Pellegrini s'exprime à son siège le jour de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle du pays, à Bratislava, en Slovaquie, le 7 avril 2024. [reuters - Radovan Stoklasa]
Le candidat slovaque à la présidence Peter Pellegrini s'exprime à son siège le jour de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle du pays, à Bratislava, en Slovaquie, le 7 avril 2024. [reuters - Radovan Stoklasa]

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a été un des éléments-clés de la campagne électorale dans ce pays de 5,4 millions d'habitants, notamment depuis que le premier ministre populiste Robert Fico, allié de longue date de Peter Pellegrini, a remis en cause la souveraineté de Kiev et appelé à la paix avec Moscou.

"La voie Orban"

Peter Pellegrini a été ministre dans les précédents gouvernements de Robert Fico. Il l'a même remplacé au poste du premier ministre après la chute de son gouvernement en 2018, à la suite du meurtre du journaliste d'investigation Jan Kuciak et de sa fiancée, abattus à leur domicile. Le double meurtre avait déclenché une vague de protestations à travers le pays, qui avait contraint Robert Fico à démissionner.

Dans son dernier article, publié à titre posthume, Jan Kuciak avait révélé des liens entre la mafia italienne et le gouvernement Fico.

En place depuis octobre, l'actuel gouvernement composé du parti Smer-SD de Robert Fico, du parti Hlas-SD de Peter Pellegrini et du petit parti d'extrême droite SNS, a également interrompu l'aide militaire à l'Ukraine voisine.

>> Lire aussi : Victoire du parti populiste opposé à l'aide à Kiev lors des législatives en Slovaquie

"Si Pellegrini gagne, la Slovaquie pourrait suivre la 'voie Orban'", a estimé l'analyste Tomas Koziaka, faisant référence au premier ministre hongrois Viktor Orban, favorable au Kremlin.

Ivan Korcoc félicite son adversaire

Ivan Korcok a reconnu sa défaite et a félicité son adversaire. "Je tiens à féliciter le vainqueur de l'élection, Peter Pellegrini", a déclaré à la presse et à ses sympathisants cet ancien ministre des affaires étrangères.

Il a également exprimé son espoir que "Peter Pellegrini sera indépendant et qu'il agira selon ses propres convictions et sans ordres", faisant allusion claire à la proche relation entre le futur président et le chef du gouvernement Robert Fico.

Mais il a aussi reproché à son adversaire "une campagne non transparente". "Il s'avère qu'il est possible de devenir président de la République slovaque en propageant la haine", a-t-il lancé, reprochant à Peter Pellegrini et son camp de l'avoir présenté lors de la campagne comme un "candidat de guerre", favorable à l'engagement de la Slovaquie dans le conflit en Ukraine.

L'élection présidentielle slovaque oppose Peter Pellegrini et Ivan Korcok. [Reuters - Radovan Stoklasa]
L'élection présidentielle slovaque opposait Peter Pellegrini et Ivan Korcok. [Reuters - Radovan Stoklasa]

Peter Pellegrini remplacera la présidente libérale Zuzana Caputova et sera officiellement en poste dès le 15 juin. Bien que ses pouvoirs soient limités, le président ratifie les traités internationaux, nomme les principaux juges et est le commandant en chef des forces armées. Il peut également opposer son veto aux lois adoptées par le Parlement.

La participation au second tour du scrutin s'est élévée à 61,12% samedi.

afp/edel

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