Le "comité de résistance de Karari", du nom d'un des quartiers d'Omdourman, dans la banlieue nord-ouest de Khartoum, impute les frappes d'artillerie menées jeudi aux Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l'armée soudanaise depuis avril 2023.
"Jusqu'à maintenant, le nombre de morts est estimé à 40 citoyens, et il y a plus de 50 blessés, certains grièvement", souligne le comité, un de ces nombreux réseaux de militants organisant l'entraide entre habitants et qui ont fleuri ces dernières années.
A travers le pays, et même dans la capitale, les combats se poursuivent quotidiennement entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des FSR, sous la houlette du général Mohamed Hamdane Daglo.
Jusqu'à 150'000 victimes en un an de combats
En un peu plus d'un an, la guerre opposant les deux généraux rivaux en lutte pour le pouvoir au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, certaines estimations allant même jusqu'à "150'000" victimes, selon l'émissaire américain pour le Soudan Tom Perriello.
Mercredi, les paramilitaires des FSR ont aussi été accusés par des militants prodémocratie d'avoir mené une attaque sanglante contre Wad al-Noura, un village du centre du Soudan. Une centaine de personnes parmi lesquelles au moins 35 enfants ont été tuées.
Les militants du "comité de résistance de Madani" avaient diffusé des images sur les réseaux sociaux montrant une rangée de linceuls blancs disposés sur un terrain.
Condamnation de l'ONU
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a fermement condamné l'attaque et appelé les parties à s'abstenir de viser les civils. Accusés de pillages, mais aussi de violences sexuelles et ethniques, les FSR ont assiégé et attaqué à plusieurs reprises des villages entiers à travers le pays.
Dans un pays comptant avant la guerre environ 48 millions d'habitants, quelque 18 millions de personnes souffrent de la faim et 3,6 millions d'enfants de malnutrition aiguë, selon les agences de l'ONU.
ats/ther