Dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre, des rebelles menés par Hayat Tahrir al-Cham ont pris le contrôle de Damas et chassé Bachar al-Assad du pouvoir. Si des scènes de liesse ont été observées, des incertitudes demeurent sur l'avenir du pays après plus de cinquante ans de règne des Assad et environ treize ans de guerre civile qui a fait environ 500'000 morts, d'après les données de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) citées par France 24.
Cette chute du régime, "je dirais que c'est une victoire pour les civils, pour la population, en demi-teinte, voire pas du tout. Tout dépendra de l'avenir", estime Myriam Benraad, qui rappelle que le dirigeant d’Hayat Tahrir al-Cham, Ahmed al-Chareh, a fait partie d’Al-Qaïda par le passé et avait, à Idleb, "instauré un émirat islamiste extrêmement rigoriste".
La Syrie est, selon Myriam Benraad, "un pays extrêmement morcelé, éclaté, qui a implosé, on pourrait dire. Ses institutions ont, dans beaucoup de territoires, disparu. Donc il va falloir aussi rétablir un État de droit, mettre fin au climat d'impunité généralisé, mettre fin à la corruption, mettre fin à l'économie souterraine, aux trafics illicites".
Le flou persiste, aujourd’hui, sur le régime politique que les rebelles ayant renversé le pouvoir en Syrie veulent mettre en place.
On a des formules, je dirais des énoncés très abstraits. Alors, on nous parle de gouvernement inclusif, respectueux de la diversité du peuple syrien. Moi, ça m'interroge dans la mesure où, à aucun moment (on parle quand même d'une coalition d'islamistes et de djihadistes) il n'est fait référence à leur idéologie première, qui est celle d'un islam fondamentaliste
D’après l’Agence France Presse, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence, à la demande de la Russie, ce lundi 9 décembre à 15h, heure de New York (21h en Suisse) pour discuter de la situation en Syrie.
Quel contrôle exerce, sur la Syrie, le groupe de rebelles ayant renversé le pouvoir? Comment expliquer la rapidité avec laquelle leur offensive a réussi? Qu’est-ce que la chute du régime de Bachar al-Assad signifie pour la population syrienne et le reste du monde?
Grégoire Molle et l'équipe du Point J