Pour Angela Davis, il faut "tout faire" pour éviter le retour de Trump, même si le Parti démocrate incarne le passé
Brillante étudiante et activiste politique, Angela Davis a grandi sous la menace du Ku Klux Klan et elle est devenue une icône mondiale après son arrestation en 1970, soutenue par des figures comme Jean-Paul Sartre et les Rolling Stones. Aujourd'hui, sa révolution est loin d'être terminée et elle continue de défier le système.
Fervente militante pour une transformation radicale de la société, Angela Davis a longtemps contesté le bipartisme aux États-Unis, qu’elle considère comme un obstacle à l’égalité.
Mais face à la montée en puissance de Donald Trump et au risque de le voir remporter la prochaine présidentielle, elle estime qu'il est impératif de l'empêcher d’accéder à nouveau à la Maison Blanche en votant pour les démocrates.
"Je le dis avec beaucoup d’hésitations. Mais je pense qu'à ce stade, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter l’élection de Donald Trump. Ceci afin d'éviter l'ascension du fascisme aux Etats-Unis", déclare-t-elle lundi dans le 19h30 de la RTS. Même si, selon elle, le Parti démocrate ne symbolise pas l’avenir.
Cela ne signifie pas que nous considérons que le Parti démocrate représente le futur. Il ne le représente pas!
Quant à Donald Trump, il incarne les réactions de ceux qui craignent le progrès. "Ils préfèrent retourner vers le passé, le racisme du passé, la misogynie du passé et les guerres du passé", assène-t-elle.
Face à la montée de régimes autoritaires comme la Chine et la Russie, elle défend l’idée d’une démocratie, "mais pas celle dans laquelle nous avons vécu ces 200 dernières années".
Je suis en faveur d'une démocratie qui a plus de substance et non pas pour une démocratie abstraite
Angela Davis dit ne pas vouloir d'un système abstrait dans lequel on déclare que tous les hommes sont égaux. Car cette déclaration est déjà racialisée, explique la militante, "et je pense qu’il est important de reconnaître que le racisme est structurel (...) Il se construit à travers le langage, les structures de santé ou de l’éducation".
Elle termine en exprimant une pensée spéciale pour Gaza: "Je pense que tout ce que nous devons faire est de prendre conscience du besoin d’être solidaire avec le peuple palestinien."
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web: Miroslav Mares