Poursuivi en Pennsylvanie pour sa loterie électorale, Elon Musk demande à être jugé au niveau fédéral
Elon Musk, patron de SpaceX, Tesla et X (ex-Twitter), qui a pris depuis juillet fait et cause pour le candidat républicain Donald Trump face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris, a inauguré cette loterie le 19 octobre par la remise d'un premier chèque d'un million de dollars à un électeur de Pennsylvanie.
Pour participer au tirage, il faut être un électeur inscrit dans un des sept Etats où se jouera la présidentielle du 5 novembre et signer une pétition conservatrice en faveur de la liberté d'expression et du droit à porter des armes.
Larry Krasner, le procureur de la principale ville de l'Etat, Philadelphie, a engagé lundi une action au civil pour obtenir l'arrêt de ce tirage au sort afin notamment de "protéger la population de nuisances publiques et de pratiques commerciales iniques, y compris les loteries illégales".
Des questions de droit de l'Etat
Une audience jeudi matin à laquelle toutes les parties étaient convoquées s'est tenue en l'absence d'Elon Musk, dont les avocats ont demandé mercredi soir que le dossier soit transmis à la justice fédérale. Ils font valoir que les faits qui lui sont reprochés relèvent de questions électorales fédérales.
"Elon Musk ne s'est pas présenté", a indiqué à l'issue de l'audience John Summers, un des avocats représentant le parquet de Philadelphie. Le parquet va insister pour que le dossier reste devant la justice de Pennsylvanie, a-t-il précisé. "C'est un dossier qui porte sur des questions de droit de l'Etat", a-t-il souligné.
Selon l'"America PAC", l'organisation politique d'Elon Musk qui fait campagne pour Donald Trump, au total jeudi 13 signataires de la pétition avaient reçu un chèque d'un million de dollars, dont quatre en Pennsylvanie.
Récompense illégale
Le ministère américain de la Justice a déjà rappelé à l'équipe du milliardaire qu'il était illégal d'offrir une récompense de valeur à un citoyen pour voter ou pour s'inscrire sur les listes électorales, et le président Joe Biden a qualifié l'initiative de "totalement déplacée".
Le ministère n'évoquait pas d'action légale, mais précisait les peines prévues en cas de violation de la loi en la matière, à savoir des amendes voire de la prison.