"S'il vous plaît, puis-je vous faire confiance pour mon futur?", a lancé aux parlementaires l'activiste LGBT+ Chanya Rattanathada, durant les débats qui ont duré presque deux heures. "Le monde entier nous regarde", a-t-elle encore répété avant le vote.
La Chambre haute a entériné à une large majorité son accord sur les grandes lignes du texte autorisant l'union entre deux personnes de même sexe.
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Celui-ci part désormais en commission pour une étude plus détaillée, avant un deuxième puis un troisième vote - probablement pas avant juillet - qui consacreront son adoption par les sénateurs.
Après le feu vert obtenu auprès des députés la semaine dernière, le mariage pour tous franchit ainsi une nouvelle étape intermédiaire. Le dernier mot de la procédure législative appartient au roi Maha Vajiralongkorn, qui signe sa promulgation dans le journal officiel.
Loi pionnière en Asie du Sud-Est
La Thaïlande pourrait devenir d'ici la fin de l'année le premier pays de la région à autoriser l'union entre deux personnes de même sexe, et le troisième du continent, après Taïwan et le Népal.
Le royaume bouddhique d'Asie du Sud-Est est réputé pour ses valeurs de tolérance, mais des lois jugées conservatrices continuent d'alimenter les discriminations vis-à-vis des couples homosexuels ou des personnes transgenres.
"C'est comme si nous avions reçu notre plus beau cadeau, en douze ans d'engagement pour la légalisation de ma part. Ca a un sens, pas seulement pour les couples LGBT+, mais pour la famille en tant qu'institution", a réagi l'activiste Ann Waaddao Chumaporn.
L'arrivée au pouvoir, l'été dernier, de Srettha Thavisin, premier civil à occuper le poste de Premier ministre depuis le coup d'Etat de 2014, a contribué à accélérer la légalisation du mariage pour tous, qui suscite l'adhésion des principaux partis politiques et d'une majorité de la population.
Pas la première tentative
La proposition adoptée par les députés vise à modifier les références aux "hommes", "femmes", "maris" et "épouses" dans la loi sur le mariage pour les remplacer par des termes non genrés.
Elle doit aussi conférer aux couples homosexuels les mêmes droits qu'aux couples hétérosexuels en matière d'adoption ou d'héritage.
C'est la première fois que la légalisation du mariage homosexuel va aussi loin dans le système législatif thaïlandais, après l'échec de précédentes tentatives en raison de l'instabilité chronique de la vie politique locale, entre coups d'Etat et contestations populaires.
Mais si la Thaïlande s'apprête à autoriser l'union entre personnes du même sexe, la loi n'accorde pas de reconnaissance aux personnes transgenres ou non-binaires qui veulent faire modifier leur genre sur leurs papiers d'identité.
ats/jtr