Premières évacuations de touristes français en Nouvelle-Calédonie toujours secouée par les émeutes
Des touristes ont décollé à bord d'appareils militaires vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande depuis l'aérodrome de Magenta à Nouméa, a constaté une journaliste de l'AFP. L'aéroport international de Tontouta, fermé aux vols commerciaux depuis le 14 mai, le restera au moins jusqu'à mardi.
"Les mesures de raccompagnement des étrangers et des touristes français se poursuivent", a indiqué dans un communiqué le Haut-commissariat de la République, représentant l'Etat central.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande avaient commencé dès mardi à rapatrier leurs ressortissants de la même manière.
Le bilan des violences en Nouvelle-Calédonie s'est alourdi à sept morts vendredi avec le décès par balle d'un homme de 48 ans, tué par un policier. Des actions sont menées dans plusieurs quartiers et "la neutralisation et le nettoyage des barrages s'effectue sous la sécurisation des forces de police et de gendarmerie", est-il précisé dans le communiqué.
Projet de loi controversé
C'est l'adoption par les sénateurs et les députés à Paris d'un projet de loi controversé qui a mis le feu aux poudres, déclenchant une vague de violences que l'archipel n'avait plus connu depuis quatre décennies.
Le texte en question prévoit l'élargissement du corps électoral pour les scrutins provinciaux en Nouvelle-Calédonie, actuellement réservés aux natifs et aux résidents arrivés avant 1998 ainsi qu'à leurs descendants.
Les indépendantistes craignent que cette réforme ne réduise leur poids et veulent son retrait définitif. Le peuple autochtone Kanak représente plus de 41% de la population locale.
Jeudi, le président français Emmanuel Macron a effectué une visite éclair en Nouvelle-Calédonie, où il s'est engagé à ce que la réforme "ne passe pas en force".
>> Relire : Emmanuel Macron promet de ne pas passer "en force" la loi électorale en Nouvelle-Calédonie
Celle-ci doit encore être approuvée par les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès pour être validée. Prônant toutefois le dialogue, le chef de l'Etat entend donner la priorité à un accord, à trouver entre loyalistes et indépendantistes d'ici la fin du mois de juin, pour qu'il puisse ensuite être "soumis au vote des Calédoniens".
Par ailleurs, l'état d'urgence instauré le 16 mai continue d'y prévaloir: couvre-feu nocturne, interdiction de rassemblement, de transports d'armes et de vente d'alcool, bannissement de l'application TikTok.
afp/lan