"La loi russe ne marchera pas dans notre pays et restera une feuille de papier vide à laquelle personne n'obéira", ont affirmé les ONG dans un communiqué commun.
L'opposition géorgienne estime que ce texte va servir à réprimer les détracteurs du pouvoir, comme c'est le cas en Russie avec sa loi sur les "agents de l'étranger".
Mardi, les députés du parti au pouvoir du Rêve géorgien ont définitivement adopté cette loi par 84 voix pour, contournant le veto qu'avait apposé la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili.
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La loi impose aux ONG ou médias recevant plus de 20% de leur financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère" et de se soumettre à un strict contrôle administratif.
Travail entravé?
Plusieurs ONG, parmi lesquelles la branche géorgienne de Transparency International, ont dit à l'AFP s'attendre à ce que leurs actifs soient gelés et leur travail entravé après l'entrée en vigueur de la loi.
Dans leur communiqué, les ONG ont affirmé que cette loi "met en danger la surveillance des élections" législatives prévues en Géorgie en octobre.
"Mais nous, autres organisations civiles géorgiennes, promettons de défendre les élections et les voix de chaque électeur", ont-elles souligné.
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Condamnations internationales
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dit mardi "profondément regretter" l'adoption définitive de la loi, appelant ce pays du Caucase à "revenir fermement sur la voie de l'UE".
Washington, par la voix du porte-parole du département d'Etat, a aussi "condamné" un vote ignorant "les aspirations euro-atlantiques du peuple géorgien".
Bien que la Géorgie soit officiellement candidate à l'UE depuis décembre 2023, et que le "Rêve géorgien" soutienne formellement l'objectif inscrit dans la Constitution de rejoindre un jour l'UE et l'Otan, ce parti, au pouvoir depuis 2012, a multiplié les mesures qui selon ses détracteurs rapprochent le pays de Moscou.
afp/jfe