Prison avec sursis pour l'ex-chancelier autrichien Sebastian Kurz

L'ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz a été condamné le 23 février 2024 à huit mois de prison avec sursis pour faux témoignage. [Keystone - APA/HELMUT FOHRINGER]
L'ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz jugé coupable de faux témoignage / Le Journal horaire / 11 sec. / le 23 février 2024
L'ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz a été condamné vendredi à huit mois de prison avec sursis pour faux témoignage. Il était accusé d'avoir menti devant une commission parlementaire lorsqu'il était encore en fonction.

L'ancien chef du gouvernement conservateur "est coupable", a déclaré le juge à Vienne. Le magistrat a suivi la réquisition du parquet qui avait engagé les poursuites.

Premier chancelier sur les bancs de la justice en plus de 30 ans, Sebastian Kurz a réfuté avoir "sciemment" trompé les députés quand ils l'ont interrogé en 2020 sur son rôle dans la nomination d'un proche à la tête d'une très puissante holding publique.

"J'étais informé, mais ce n'est pas moi qui ai décidé", a-t-il dit, alors que le parquet l'a au contraire dépeint comme contrôlant tout dans sa formation politique, s'appuyant en particulier sur de nombreux SMS passés à la loupe.

En Autriche, intervenir dans un processus de nomination ne constitue pas un délit en soi, mais dissimuler la vérité alors que l'on est interrogé sous serment est passible de trois ans de prison.

Accablé par un ancien ami

Les témoins convoqués - une dizaine au total, dont d'anciens ministres - ont pour la plupart défendu la version des faits présentée par l'ancien chancelier autrichien. A l'exception toutefois du principal protagoniste, un ex-ami qui coopère désormais avec la justice dans l'espoir d'une remise de peine.

Il a accablé Sebastian Kurz au cours d'une audition de deux jours, évoquant "un système Kurz", pour dire que celui-ci aimait intervenir dans les nominations.

Sebastian Kurz a clamé son innocence

Tout au long des douze jours d'audience, l'ancien prodige de la politique, reconverti consultant dans le privé, a clamé son innocence, blâmant procureurs et adversaires pour ses déboires judiciaires. "On a voulu me détruire", a-t-il lâché. Lors de sa dernière déclaration, Sebastian Kurz avait dit s'être senti "désarmé" et "très mal" d'être accusé, assurant n'avoir jamais eu l'intention de mentir.

L'ancien chancelier autrichien peut faire appel de sa condamnation.

Ibizagate

Outre ce procès, l'ex-dirigeant est soupçonné d'avoir détourné des fonds publics pour commander des enquêtes d'opinion truquées et s'assurer une couverture élogieuse dans des tabloïds, au gré de sa fulgurante ascension. L'enquête est toujours en cours concernant le volet de la corruption.

Ces affaires découlent du retentissant scandale dit de l'"Ibizagate". En 2019, une vidéo réalisée en caméra cachée sur l'île espagnole d'Ibiza à l'occasion de vacances de responsables autrichiens a révélé des pratiques potentiellement frauduleuses dans la classe politique.

liardeju avec les agences

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