Cinq ans de prison, dont deux ferme, requis à l'encontre de Christophe Ruggia pour agressions sexuelles
Si le tribunal devait suivre ces réquisitions, Christophe Ruggia, 59 ans, n'ira pas en prison. Pour déterminer la "juste peine", a dit la procureure Camille Poch, il faut prendre en compte le temps passé - plus de 20 ans -, mais aussi "l'absence de reconnaissance des faits" à l'audience du réalisateur, leur gravité, leur récurrence, le nombre répété" des agressions, le fait qu'elles n'aient "cessé qu'à l'initiative de la plaignante", a-t-elle dit.
La procureure a aussi requis une inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles, une interdiction d'entrée en contact avec la victime, et une obligation de l'indemniser.
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Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 3 février 2025, a-t-il annoncé à la fin du deuxième et dernier jour du procès du réalisateur.
En colère, Adèle Haenel quitte la salle
Dans la matinée, alors que Christophe Ruggia soutenait à la barre avoir tenté de la protéger lors de ses débuts dans le cinéma, Adèle Haenel s'est soudainement levée, tapant ses mains à plat sur la table devant elle, avant de lâcher dans un cri : "Mais ferme ta gueule!". Elle a ensuite quitté la salle durant 30 minutes environ.
Adèle Haenel, 35 ans, qui s'est mise en retrait du cinéma, venait de refaire une courte déclaration à la barre. "Qui était là autour de cet enfant pour lui dire : "Ce n'est pas de ta faute. C'est de la manipulation. C'est de la violence?", s'est interrogé l'actrice française.
Agresser des enfants comme ça, ça ne se fait pas. Ça a des conséquences. Personne n'a aidé cette enfant
"Aider" Adèle Haenel
Le tribunal a ensuite appelé Christophe Ruggia, lui demandant de réagir. "J'avais conscience dès le départ de la complexité de ce film... ", a commencé le réalisateur, au sujet de son long-métrage "Les Diables" dans lequel Adèle Haenel a joué le rôle principal quand elle avait 12 ans, en 2001.
"On est bien d'accord qu'Adèle Haenel ne vous reproche pas les conditions du tournage mais l'après", l'a interrompu le président.
Le réalisateur de 59 ans a assuré qu'il avait essayé de l'aider, notamment dans sa vie "au collège" où elle pouvait subir des moqueries. "Je lui ai dit de prendre un pseudonyme", a-t-il avancé, avant d'être interrompu par le cri d'Adèle Haenel.
afp/lia