De nombreux aéroports asiatiques ont fait état à partir de vendredi soir heure locale d'une activité "normale" ou "quasi-normale", notamment en Corée du Sud, à Singapour, en Nouvelle-Zélande, à Hong Kong ou encore aux Philippines.
Quelques "problèmes résiduels" causant du retard persistent cependant à Sydney et "cinq vols" opérés par la compagnie low-cost Jetstar au Japon seront perturbés samedi.
>> Relire le suivi de la journée de vendredi : Il faudra "plusieurs jours" pour que tout revienne à la normale après la panne informatique mondiale
2400 vols annulés aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, les services d'urgence dans au moins trois Etats ont été touchés et 2400 vols ont été annulés dans la journée de vendredi. "Selon nos informations, les vols ont repris à travers le pays, mais certaines congestions persistent", a souligné un responsable gouvernemental auprès de la presse.
Si plusieurs compagnies américaines, notamment les trois principales (American Airlines, United, Delta), ont repris leurs activités, leurs homologues mexicaines semblaient toujours affectées par la panne.
En Europe, de nombreux aéroports et compagnies aériennes ont rapporté des problèmes vendredi, mais la situation semblait là aussi revenir à la normale.
Ampleur sans précédent
La panne a été provoquée par une mise à jour défectueuse d'une solution informatique du groupe américain de cybersécurité CrowdStrike sur les systèmes d'exploitation Windows de Microsoft.
La firme a rapidement écarté une cyberattaque ou un problème de sécurité informatique. Ce bug, en cours de correction, n'a pas affecté les utilisateurs des systèmes Mac et Linux.
Intervention manuelle requise sur chaque ordinateur touché
"Les ordinateurs qui ont été impactés, qui sont hors d'usage, doivent être remis de manière individuelle en service. Cela nécessite une manipulation spécifique pour chaque ordinateur, avec des informations spécifiques pour chaque ordinateur", a détaillé le professeur à l'EPFL et spécialiste des systèmes d'exploitation Edouard Bugnion vendredi dans le 19h30 de la RTS.
Le bug de mise à jour s'est déclenché jeudi vers 19h GMT (21h en Suisse), selon une publication de Microsoft. L'ampleur du phénomène s'explique par le fait que "Windows est extrêmement répandu et CrowdStrike aussi", a souligné l'expert en cybersécurité Junade Ali.
A ses yeux, "l'ampleur de cette panne est sans précédent et entrera sans aucun doute dans l'histoire".
afp/vkiss
Les théories complotistes foisonnent
Une troisième guerre mondiale imminente, une cyberattaque d'ampleur lancée par les élites mondiales: les théories du complot se déversent sur Internet après la panne informatique sans précédent vendredi. Le WEF de Davos est notamment visé.
Pour certains, la panne serait une cyberattaque lancée par le Forum économique mondial (WEF), fondation regroupant responsables, patrons de multinationales, banquiers, milliardaires ou encore intellectuels, et qui se réunit chaque année dans la station de ski de Davos (GR).
Ceux qui partagent cette fausse théorie se basent sur une ancienne vidéo disponible sur le site du WEF, qui met en garde contre la possibilité d'une "cyberattaque qui présente des caractéristiques similaires à celles du Covid-19". La vidéo avertit que le seul moyen d'arrêter la cyberattaque serait de déconnecter des réseaux des millions d'appareils vulnérables.
Le WEF est depuis longtemps la cible des complotistes, persuadés de l'existence d'une caste d'élites aux objectifs obscures travaillant à des fins privées sous prétexte de résoudre les problèmes du monde.
Torrent de désinformation
"La prolifération des théories du complot à la suite d'événements mondiaux majeurs comme cette panne est un triste témoignage de la nature volatile de l'écosystème de l'information", a déclaré à l'AFP Rafi Mendelsohn, vice-président de la société Cyabra, spécialisée dans la lutte contre la désinformation.
"Ce qui est unique avec ce genre d'événements, c'est à quel point les réseaux sociaux, forums et applications de messagerie facilitent la diffusion rapide des publications, permettant aux théories de gagner du terrain rapidement et d'atteindre une audience mondiale".
Sans garde-fous et sans modération efficace, les réseaux se retrouvent submergés par ces théories et la confusion règne dans ce torrent de désinformation.