Modifié

Quatre pays ont utilisé des armes à sous-munitions depuis 2023

Une arme à sous-munition dans un champ de la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. [Keystone - Bernat Armangue - AP Photo]
La Russie, l'Ukraine, la Birmanie et la Syrie ont utilisé depuis 2023 des armes à sous-munitions / Le Journal horaire / 28 sec. / le 9 septembre 2024
Selon un rapport publié lundi à Genève, la Russie, l'Ukraine, la Birmanie et la Syrie ont utilisé depuis 2023 des armes à sous-munitions. Sans surprise, l'Ukraine a fait face au plus grand nombre de victimes pour la seconde année consécutive.

Les civils constituaient 93% des 219 victimes l'année dernière identifiées dans neuf pays et les enfants près de la moitié des tués et des blessés, explique l'Observatoire des armes à sous-munitions.

Le nombre total est en baisse après une année record en 2022, mais il est possible que des tués ou blessés n'aient pas été authentifiés, a précisé à la presse un responsable du rapport.

L'Ukraine particulièrement affectée

L'Ukraine, avec 90 personnes tuées, est à nouveau l'Etat le plus affecté. Au total, plus de 1000 victimes de cet armement, tuées ou blessées, ont été observées depuis le début de la guerre il y a deux ans. Les restes d'armes à sous-munitions affectent davantage de terres agricoles que les mines antipersonnel et les mines antivéhicules réunies.

Parmi les autres pays, des attaques ont fait 15 victimes en Syrie, 13 en Birmanie et une en Russie. Au total, 28 pays ou territoires sont contaminés ou pourraient l'être par des restes explosifs de guerre. L'année dernière, moins de terres ont été dépolluées par rapport à l'année précédente, en raison du manque de financement et de difficultés d'accès à certains territoires.

Retrait lituanien

"Il est impératif que tous les pays adhèrent à la Convention sur les armes à sous-munitions" pour mettre un terme "aux souffrances et aux pertes humaines", a estimé la directrice de la Coalition contre les armes à sous-munitions, Tamar Gabelnick. Or, fin juillet, la Lituanie s'est retirée de l'accord, une décision qui entrera en vigueur dans six mois, et des armes à sous-munitions américaines auraient été acheminées en Ukraine.

La Coalition appelle les autorités lituaniennes à revenir sur son approche. Mary Wareham, l'une des responsables de l'Observatoire des armes à sous-munitions, redoute une propagation à d'autres accords de désarmement. Pour autant, "nous n'avons pas entendu" que d'autres Etats pourraient suivre la décision lituanienne même si "les pays voisins de la Russie sont très nerveux", dit-elle.

La Coalition veut poursuivre le dialogue avec la Lituanie, alors que que celle-ci n'a jamais fabriqué, stocké ou utilisé des armes à sous-munitions. "Tout dépendra de ce que les Etats parties diront cette semaine à la Lituanie", ajoute Mary Wareham.

Mais elle pointe surtout Moscou, qui a soutenu depuis dix ans l'utilisation d'armes à sous-munitions en Syrie, avant d'y recourir elle-même en Ukraine, et les Etats-Unis, qui n'exploitaient pas ces armes avant d'en acheminer vers le territoire ukrainien. "Si vous avez des stocks et qu'il y a une guerre, il est très possible qu'ils soient utilisés", déplore-t-elle.

ats/edel

Publié Modifié