Ces premières projections de la chaîne de télévision publique NHK, basées sur des sondages sortie des urnes, attribuent au Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) entre 153 et 219 sièges. Ces estimations ne permettent pas pour l'heure de déterminer si la coalition du PLD de Shigeru Ishiba avec son partenaire du Komeito (centre droit) a pu conserver la majorité absolue de 233 sièges sur 465.
Un tel résultat serait quasiment inédit dans l'histoire du PLD, qui a réussi à se maintenir au pouvoir pendant presque la totalité de ses 69 années d'existence, mais dont un scandale financier en son sein provoque la colère des électeurs.
"J'ai pris ma décision avant tout sur la base de leur politique économique et des mesures contre l'inflation", explique ainsi un homme interrogé à la sortie d'un bureau de vote à Tokyo. Une femme reconnaît elle avoir voté "par élimination" car "c'était la seule façon".
Scrutin anticipé
Shigeru Ishiba, 67 ans, avait lui-même convoqué ce scrutin anticipé peu après être devenu Premier ministre le 1er octobre, espérant bénéficier d'un état de grâce pour consolider son pouvoir.
Le dirigeant a promis aux électeurs "un nouveau Japon", espérant appliquer son programme de renforcement de la sécurité et de la défense, de soutien accru aux ménages à faibles revenus et de revitalisation des campagnes japonaises.
Mais le PLD peine à tourner la page de son scandale de financement, qui avait déjà contribué à l'impopularité du précédent Premier ministre Fumio Kishida.
Marche arrière sur plusieurs sujets
Shigeru Ishiba est également critiqué pour avoir fait marche arrière sur plusieurs sujets depuis son élection, comme la possibilité pour un couple marié de ne pas porter le même nom de famille, ou une plus forte taxation des plus-values.
Le Parti démocratique constitutionnel (PDC), la principale force d'opposition parlementaire, a nettement augmenté son nombre de sièges au Parlement, selon la NHK (jusqu'à 191 d'après une première projection). Son dirigeant, l'ancien Premier ministre Yoshihiko Noda, a critiqué samedi "la politique du PLD consistant à mettre en oeuvre rapidement des mesures pour ceux qui leur donnent beaucoup d'argent".
ats/asch
Shigeru Ishiba exclut de démissionner
Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a reconnu lundi la "défiance" et la "colère" des électeurs au lendemain de sa lourde défaite électorale, mais a exclu de démissionner, promettant des "réformes fondamentales" au sein de son parti entaché par un vaste scandale financier.