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Sept humanitaires tués à Gaza, Israël admet une frappe "non intentionnelle"

Israël promet une enquête indépendante après la frappe qui a tué 7 employés d’une ONG américaine
Israël promet une enquête indépendante après la frappe qui a tué 7 employés d’une ONG américaine / 19h30 / 1 min. / le 2 avril 2024
Israël a admis mardi une frappe "non intentionnelle" qui a tué dans la bande de Gaza sept collaborateurs de l'ONG humanitaire World Central Kitchen livrant de la nourriture au territoire palestinien assiégé et menacé de famine.

Depuis le début des hostilités entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, WCK a participé aux opérations humanitaires, notamment en fournissant des repas aux habitants affamés du territoire palestinien assiégé et dévasté par la guerre.

>> Suivre en direct la situation au Proche-Orient : Sept membres d'une ONG d'aide alimentaire américaine tués dans une frappe israélienne à Gaza

"World Central Kitchen est dévastée et confirme que sept membres de notre équipe ont été tués à Gaza dans une frappe des FDI", les forces armées israéliennes, lundi a déploré l'ONG annonçant "suspendre ses opérations dans la région".

"J'ai le coeur brisé et je suis consterné que nous, World Central Kitchen et le monde, ayons perdu de belles vies aujourd'hui à cause d'une attaque ciblée des FDI", a déclaré sa présidente Erin Gore.

Une voiture de l'ONG World Central Kitchen détruite après une frappe israélienne à Gaza. [Keystone - EPA/Mohammed Saber]
Une voiture de l'ONG World Central Kitchen détruite après une frappe israélienne à Gaza. [Keystone - EPA/Mohammed Saber]

De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit que "malheureusement, hier (lundi), il s'est produit un incident tragique, nos forces ayant frappé de façon non intentionnelle des innocents dans la bande de Gaza".

Parmi les victimes figurent des employés de l'ONG WCK de nationalités australienne, britannique, polonaise, des Palestiniens et un Américano-Canadien. Tous se déplaçaient à bord de deux véhicules blindés siglés du logo de l'association, a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Opérations suspendues

Après cette frappe, plusieurs pays ont réclamé des "explications" à Israël (lire encadré), où l'armée a promis mardi "une enquête pour examiner plus avant ce sérieux événement". "Cela nous aidera à limiter le risque qu'un tel événement se reproduise", a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

L'ONG WCK a dit mardi mettre en pause ses opérations dans la région et prendra des décisions rapides quant au futur de son activité.

juma avec agences

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Réactions internationales

L'Australie a dénoncé un événement "complètement inacceptable" tandis que Varsovie et Madrid ont exigé des "explications", l'Espagne condamnant une "attaque brutale". La Chine a dit être "choquée" et le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Joseph Borrell, a réclamé qu'une "enquête soit lancée au plus vite".

Le Royaume-Uni attend d'Israël "des explications transparentes et complètes", a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie britannique David Cameron.

Les Etats-Unis, plus grand allié d'Israël, se sont déclarés "profondément troublés" et ont appelé à "protéger les travailleurs humanitaires". "Nous exhortons Israël à promptement enquêter sur ce qui s'est passé", a déclaré sur X la porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, Adrienne Watson.

Cette frappe est "un message envoyé par l'armée israélienne" visant à empêcher les humanitaires d'intervenir sur le terrain, a dénoncé mardi sur le média français franceinfo le vice-président de Médecins du Monde, Jean-François Corty.