Modifié

Le chef de l'armée bolivienne arrêté après "une tentative de coup d'Etat"

Le chef de l'armée bolivienne arrêté après une tentative de coup d'Etat
Le chef de l'armée bolivienne arrêté après une tentative de coup d'Etat / 12h45 / 23 sec. / jeudi à 12:45
Le chef des forces armées de Bolivie a été destitué et arrêté mercredi après avoir massé des hommes et des blindés devant le palais présidentiel à La Paz en affirmant vouloir "restructurer la démocratie", dans ce que le président Luis Arce a dénoncé comme une "tentative de coup d'Etat".

Le général Juan José Zúñiga a été appréhendé et conduit dans un véhicule de police alors qu'il s'exprimait devant la presse à l'extérieur d'une caserne de la capitale. Il a été conduit au poste de police de la Force spéciale de lutte contre la criminalité (FELCC). Le parquet n'a pas précisé quelles sont les charges retenues contre lui.

Auparavant, le général et ses hommes s'étaient retirés de la place Murillo de La Paz qu'ils avaient investie dans la journée, y positionnant des véhicules blindés devant le palais présidentiel. Ces militaires avaient semé la confusion dans la capitale en avançant en rangs serrés dans les rues jusqu'à cette place, dont ils avaient restreint les accès.

Un véhicule blindé a aussi tenté d'enfoncer une porte métallique du Palacio Quemado, le siège de la présidence. D'après la télévision bolivienne, le général Zuniga est entré brièvement dans le palais présidentiel.

"Restructurer la démocratie"

"Nous dénonçons les mouvements irréguliers de certaines unités de l'armée bolivienne", a rapidement écrit Luis Arce sur X. Puis, dans un message vidéo enregistré depuis le siège de la présidence aux côtés des ministres du gouvernement, il a appelé "le peuple bolivien" à "s'organiser et se mobiliser contre le coup d'Etat en faveur de la démocratie".

De son côté, le général rebelle a assuré que les militaires avaient l'intention de "restructurer la démocratie" en Bolivie, afin d'en faire "une véritable démocratie". "Pas celle de quelques-uns, pas celle de quelques maîtres qui dirigent le pays depuis 30 ou 40 ans", a-t-il déclaré entouré de soldats devant le siège de la présidence.

Le chef de l'armée destitué et arrêté

Luis Arce a destitué le général rebelle et a fait prêter serment à un nouveau commandement des forces armées, selon les images retransmises en direct à la télévision nationale.

Le commandant général de l'armée bolivienne Juan Jose Zuniga après son arrestation pour rébellion, le 26 juin 2024. [KEYSTONE - STR]
Le commandant général de l'armée bolivienne Juan Jose Zuniga après son arrestation pour rébellion, le 26 juin 2024. [KEYSTONE - STR]

Des rumeurs circulaient depuis mardi selon lesquelles le général Zuniga, en poste depuis novembre 2022, pourrait être démis de ses fonctions. Il aurait outrepassé sa fonction en faisant des déclarations contre Evo Morales, estimant lundi à la télévision qu'il arrêterait l'ex-président si ce dernier poursuivait son dessein de se représenter, alors qu'il ne peut plus être candidat selon une décision de justice.

Autrefois allié de Luis Arce, Evo Morales est aujourd'hui son plus grand adversaire politique en vue des élections présidentielles de 2025.

Washington appelle au calme

De son côté, la présidente hondurienne Xiomara Castro, présidente en exercice de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a appelé les pays membres du groupe à "condamner le fascisme qui s'attaque aujourd'hui à la démocratie en Bolivie et à exiger le plein respect du pouvoir civil et de la constitution".

En Europe, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé à "respecter la démocratie et l'Etat de droit" en Bolivie.

Les Etats-Unis ont dit suivre "de près" la situation, appelant au calme, selon une porte-parole de la Maison Blanche.

afp/jop

Publié Modifié