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Suite aux émeutes au Royaume-Uni, le gouvernement veut former les enfants contre la désinformation

Les autorités britanniques sont très remontées face au rôle des réseaux sociaux dans la semaine de violences racistes et islamophobes qui a suivi l'attaque au couteau ayant coûté la vie à trois fillettes à Southport. [Keystone - Richard McCarthy - PA via AP]
Londres veut mieux lutter contre la désinformation après les émeutes racistes au Royaume-Uni / La Matinale / 1 min. / le 12 août 2024
Le gouvernement britannique compte adapter les programmes scolaires pour mieux armer les enfants contre la désinformation et les "théories du complot nauséabondes" qui circulent en ligne à la suite des récentes émeutes d'extrême droite, selon un entretien publié dimanche.

Les autorités sont très remontées face au rôle des réseaux sociaux dans la semaine de violences racistes et islamophobes qui a suivi l'attaque au couteau ayant coûté la vie à trois fillettes à Southport, en Angleterre, le 29 juillet.

"Il est plus important que jamais de donner aux jeunes les compétences nécessaires pour acquérir un sens critique de ce qu'ils voient en ligne", a déclaré la ministre de l'Education Bridget Phillipson au Sunday Telegraph.

"Notre réforme des programmes inclura l'acquisition de compétences critiques pour armer nos enfants face à la désinformation, les fausses informations et les théories du complot nauséabondes qui font foison sur les réseaux sociaux", a-t-elle ajouté.

Inclure le sujet dans les matières

Cet objectif va s'inscrire dans une vaste revue des programmes du primaire et du secondaire lancé par le nouveau gouvernement travailliste, dont les conclusions sont attendues l'année prochaine. Selon le Sunday Telegraph, l'idée du gouvernement n'est pas de créer des cours spécifiques sur la désinformation mais d'inclure ce sujet dans plusieurs matières.

Des cours d'anglais peuvent être consacrées à l'analyse d'articles de journaux pour démêler les vraies informations des fausses nouvelles, ceux d'informatique peuvent aider à identifier les sites de "fake news" ou les images retouchées, tandis que ceux de mathématiques peuvent mettre l'accent sur l'interprétation des statistiques.

Les émeutes ont éclaté sur fond de rumeurs en ligne en partie démenties décrivant le suspect de l'attaque de Southport comme un demandeur d'asile musulman. Il s'agit en fait d'un adolescent de 17 ans né à Cardiff dont les parents, selon des médias, sont originaires du Rwanda.

>> Lire aussi : Qui est l'English Defense League, groupe d'extrême droite derrière les émeutes au Royaume-Uni?

Premières condamnations

Le gouvernement a multiplié les mises en garde aux internautes et aux plateformes numériques concernant leurs responsabilités légales. Des premières condamnations ont été prononcées vendredi, avec des peines de prison ferme contre des auteurs de messages en ligne encourageant la violence.

Ces affaires ont été vivement dénoncées par le patron de X, Elon Musk, qui rétablit des comptes bannis depuis qu'il a racheté le réseau l'année dernière.

Le milliardaire a lui-même été accusé de mettre de l'huile sur le feu en propageant des articles anti-immigration des sphères complotistes, y compris un faux article du Telegraph qui affirmait que le gouvernement voulait envoyer les casseurs dans des camps aux Malouines, dans l'Atlantique sud.

afp/edel

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