HTS a dirigé la coalition de groupes rebelles qui a chassé du pouvoir le 8 décembre le président Bachar al-Assad après une offensive fulgurante.
Mourhaf Abou Qasra, 41 ans, est le chef de la branche militaire de HTS depuis cinq ans et est considéré comme l'un des principaux commandants ayant conduit l'offensive qui a permis aux rebelles de s'emparer de la plus grande partie du pays en 11 jours. Il a été promu dimanche par le chef de HTS et nouveau dirigeant syrien Ahmad al-Chareh au rang de général.
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Dissolution des factions armées
Lors d'une interview avec l'AFP le 17 décembre, Mourhaf Abou Qasra avait utilisé son vrai nom pour la première fois après des années à employer son nom de guerre, Abou Hassan al-Hamwi, en référence à Hama, sa région d'origine.
Il avait annoncé que "la prochaine étape" serait la dissolution des factions armées, à commencer par la sienne, pour les fondre au sein de la future institution militaire. Le responsable militaire avait affirmé que le nouveau pouvoir voulait étendre son autorité sur les zones kurdes du nord-est de la Syrie, contrôlées par une administration kurde autonome, soutenue par Washington.
Mourhaf Abou Qasra avait par ailleurs appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux opérations militaires et attaques d'Israël en Syrie voisine. "La Syrie ne constituera pas une base pour des problèmes régionaux ou internationaux", avait-il rassuré, estimant que le pays était "fatigué de la guerre" après plus de 13 ans d'une guerre civile.
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afp/edel
Une femme nommée à la tête de la banque centrale
Les nouvelles autorités syriennes ont par ailleurs chargé une responsable de la banque centrale, Maysaa Sabrine, de gérer provisoirement les affaires de l'institution, a indiqué mardi à l'AFP une source interne.
Cette spécialiste financière, qui occupait le poste de première adjointe au gouverneur de la banque centrale syrienne depuis 2018, a entamé mardi son travail en tant que "gouverneure de la banque en charge de la gestion des affaires courantes", a précisé un responsable de la banque centrale qui a requis l'anonymat.
Cette nomination de la part du nouveau pouvoir dominé par les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dans un pays en pleine transition depuis la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, est une première pour une femme.
Elle intervient quelques jours après des propos de la cheffe du Bureau des affaires de la Femme qui ont provoqué un tollé. Dans une interview à la télévision turque TRT sur "l'espace" qui sera donné aux associations féministes en Syrie, Aïcha al-Debs avait appelé les femmes à "ne pas outrepasser les priorités de leur nature créée par Dieu", à savoir "leur rôle éducatif au sein de la famille".
Dimanche, comme pour calmer l'indignation, le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a affirmé sur X que les autorités "se tiendront aux côtés" des femmes "et soutiennent pleinement leurs droits". "Nous croyons au rôle actif de la femme au sein de la société et nous avons confiance en ses capacités et ses compétences", a-t-il précisé.