Tim Walz, l'ancien professeur devenu gouverneur qui doit permettre d'élargir l'électorat de Kamala Harris

"C'est l'honneur d'une vie de rejoindre Kamala Harris dans sa campagne. Je vais tout donner", a assuré Tim Walz après avoir été choisi par Kamala Harris, ajoutant avec enthousiasme que cela lui rappelait "un peu le premier jour d'école".

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Pas franchement connu en dehors des frontières de son Etat, celui qui pourrait devenir vice-président s'est illustré ces dernières semaines par ses petites piques répétées à l'encontre de Donald Trump et de son entourage, qu'il n'a cessé de qualifier de "mecs bizarres".

Professeur de géo et coach de foot

"Nous n'avons pas peur des mecs bizarres", a aussi lancé cet élu affable âgé de 60 ans lors d'une réunion de campagne. "Croyez en mon expérience d'enseignant, les brutes n'ont aucune puissance." Cet homme aux petites lunettes rectangulaires, natif du Nebraska, a en effet passé de longues années dans le milieu de l'enseignement, notamment en tant que professeur de géographie et coach de football américain.

Fait notable, Tim Walz a enseigné quelques mois en Chine, juste après les événements de Tiananmen du printemps 1989. "Le fait de pouvoir être dans un lycée chinois à ce moment crucial me semblait vraiment essentiel", a-t-il confié des années plus tard devant une commission du Congrès américain, où il a siégé durant 12 ans.

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Des origines rurales et modestes

Quand ont circulé les premières rumeurs sur sa désignation comme colistier de Kamala Harris, certains internautes se sont demandé si la paire avait vraiment le même âge, assortissant leurs messages d'une photo de Tim Walz, le crâne dégarni. "J'ai été surveillant de cantine pendant 20 ans. Tu ne fais pas ce boulot sans t'arracher les cheveux", a répondu sur X le sexagénaire.

Tim Walz met aussi régulièrement en avant ses origines rurales et modestes, son passé d'homme ordinaire engagé "pour le bien commun". "C'est le premier candidat sélectionné par les démocrates depuis 1964 qui n'a pas fait d'études de droit", souligne de son côté Ludivine Gilli, directrice de l'Observatoire Amérique du Nord à l'Institut Jean Jaurès, interrogée dans le Point J.

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AP Photo

Le choix de ce colistier vise aussi à élargir la base électorale de Kamala Harris. Il joue notamment la carte de l'ancien syndicaliste pour séduire l'électorat de gauche. "Je suis le premier syndicaliste à figurer sur un ticket présidentiel depuis Ronald Reagan", a-t-il rappelé récemment dans un meeting, en référence à l'ex-président républicain élu dans les années 80. "Mais rassurez-vous, je ne perdrai pas le nord!"

Tim Walz se pose ainsi en défenseur des classes moyennes, en rappelant les mesures protégeant les travailleurs qu'il a approuvées dans son Etat du "Midwest", où il a également fait passer la gratuité des petits-déjeuners et déjeuners pour les enfants. A contrario, il a dépeint Donald Trump et son colistier J.D. Vance comme hostiles aux travailleurs.

En première ligne dans l'affaire George Floyd

En janvier 2019, Tim Walz accède au poste de gouverneur du Minnesota, un Etat de la région des Grands Lacs, frontalier du Canada. A peine un an plus tard, il est contraint de jongler avec deux crises majeures: la pandémie de Covid-19 et la mort de l'Afro-Américain George Floyd, sous le genou d'un policier blanc.

Minneapolis, la plus grande ville de l'Etat, s'embrase. C'est le point de départ d'un immense mouvement de manifestations anti-racistes qui secoue l'Amérique durant de longs mois.

Les républicains accusent le gouverneur d'être trop laxiste dans sa gestion de la criminalité, quand les démocrates louent au contraire son bilan en matière de protection du droit à l'avortement.

Après l'arrêt de la Cour suprême de juin 2022, annulant la protection constitutionnelle de l'IVG, Tim Walz s'est en effet engagé à faire de son Etat un sanctuaire pour les femmes cherchant à avorter. Une clinique, située dans l'Etat voisin du Dakota du Nord, bien plus répressif, a alors déménagé de son côté de la frontière.

En mars 2024, il a participé au premier déplacement d'une vice-présidente dans une clinique prodiguant des avortements, Kamala Harris, avec qui il espère désormais accéder à la Maison Blanche.

boi avec afp