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Face à une natalité en berne, la ville de Tokyo va rendre les crèches gratuites pour tout le monde

La recette du Japon pour relancer la natalité. [Keystone - AP Photo/Eugene Hoshiko]
La recette du Japon pour relancer la natalité / Forum / 2 min. / hier à 18:11
Le Japon voit sa population diminuer à une vitesse folle. La ville de Tokyo a donc décidé d’ouvrir sa boîte à outils pour freiner ce déclin démographique. Elle envisage d'instaurer la semaine de quatre jours pour ses employés et d'offrir la gratuité des crèches pour tous.

La mairie de Tokyo rendra gratuits les frais des crèches pour tous les enfants à partir de septembre prochain dans le cadre d'efforts pour stimuler le faible taux de natalité au Japon, a annoncé la gouverneure de la capitale nippone, Yuriko Koike.

Cette mesure vise à réduire la charge financière des familles en étendant la politique de gratuité des crèches déjà en vigueur à partir du deuxième enfant.

"Le Japon est confronté à la crise du déclin du nombre d'enfants, qui n'est pas près de disparaître", a déclaré Yuriko Koike mardi en annonçant ce projet. "Il n'y a pas de temps à perdre" pour résoudre le problème, a-t-elle ajouté, faisant écho aux avertissements du Premier ministre japonais et d'autres responsables, évoquant une crise démographique imminente.

Vers une semaine de quatre jours?

La politique menée à Tokyo, l'une villes les plus peuplées du monde avec 14 millions d'habitants, est la première initiative locale de ce type au Japon, selon des médias du pays. Les crèches publiques sont actuellement accessibles aux parents qui travaillent, mais le gouvernement nippon prévoit d'en élargir l'accès à tous les ménages.

Yuriko Koike a également déclaré au début du mois qu'elle souhaitait introduire la possibilité d'une semaine de travail de quatre jours pour le personnel de la mairie de Tokyo, dans le cadre d'une initiative nationale visant à encourager la parentalité.

Ces mesures pourraient atténuer les effets délétères de la culture du travail et de la hausse du coût de la vie, deux facteurs qui expliqueraient en grande partie la chute ininterrompue du taux de natalité dans le pays.

Un taux de natalité particulièrement faible

De nombreux pays industrialisés sont confrontés à de faibles taux de natalité, et le problème est particulièrement aigu dans l'archipel nippon, dont la population diminue depuis plusieurs années.

Le Japon perdrait même 100 personnes par heure. En un an, l'archipel compte 600'000 habitants de moins, selon le ministère des affaires intérieures.

Et d'après la Banque mondiale, le pays abrite la population la plus âgée du monde après Monaco. L'année dernière, son taux de natalité s'est établi à 1,2, bien en deçà des 2,1 enfants nécessaires pour maintenir le niveau de la population.

furr/afp

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"Dérapage" de l'extrême-droite

Le chef du "Parti conservateur du Japon" - une formation aux orientations nationaliste, traditionaliste et révisionniste concernant les crimes de guerre du Japon impérial - a récemment dérapé sur la question démographique. Naoki Hyakuta, qui a co-fondé ce parti d'extrême droite en 2023, a même été conduit à présenter des excuses.

Au cours d'un live diffusé sur Youtube datant du 8 novembre, il s'est demandé, "hypothétiquement", ce qu'il se passerait si on excluait les femmes des instituts d'enseignement à partir de 18 ans. Il a tout de même précisé, au préalable, ne pas penser que c'était "une bonne solution".

Ensuite, expliquant que sa proposition suivante était "extrême" et relevait de la "science-fiction", Naoki Hyakuta s'est demandé si interdire aux femmes de plus de 25 ans de se marier ne pouvait pas les conduire à hâter leur mariage, face au risque de "rester seules pour toujours".

Troisième provocation du leader du Parti conservateur du Japon, toujours "fictive" selon ses dires: forcer les femmes de plus de 30 ans à subir une ablation de l’utérus (hystérectomie). Une proposition qui n'a pas manqué de faire réagir la journaliste Kaori Harimoto, aussi membre et co-fondatrice du Parti conservateur du Japon, jugeant la proposition "trop extrême, même pour de la science-fiction".