"Toucher un hôpital qui soigne des enfants victimes de la guerre est d'un cynisme difficilement acceptable"
"Ce qui s'est passé ce lundi matin est un cauchemar pour tous les Ukrainiens. C'est la première fois depuis le 24 février 2022 qu'on se sent aussi vulnérable."
Invité dans Forum, Mattei Batruch, médecin suisse d'origine ukrainienne, est encore sous le choc de la nouvelle. Il faut dire que les liens qu'il a tissés avec l'hôpital pédiatrique Okhmatdyt de Kiev sont forts. Via son association "Zurich aide l'Ukraine", il est en contact fréquent avec l'établissement, où son association envoie régulièrement de l'aide.
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"Toucher le plus grand hôpital du pays, là où sont notamment envoyés des enfants victimes de la guerre pour être traités, c'est d'un cynisme difficilement acceptable", déplore-t-il au micro de Forum.
Mattei Batruch est d'autant plus marqué par l'événement qu'il était à Kiev il y a encore un mois. "J'ai eu des nouvelles des personnes avec lesquelles on a le plus souvent contact. Elles ont pu me rassurer sur le fait qu'elles étaient en sécurité", se réjouit-il.
"La vie doit continuer"
"Quand on y va, on entend parfois les alertes. Quand on a le temps, on va se mettre à l'abri avec les patients. "Mais même en temps de guerre, les médecins doivent continuer de travailler, poursuit-il. "La vie doit continuer. Et quand on entend une attaque, on pense que ça ne peut pas nous arriver."
Les autres conflits, notamment celui dans la bande de Gaza, montrent que des hôpitaux sont régulièrement touchés. Le fait que ce ne sont plus des lieux protégés des bombes inquiète Mattei Batruch.
"Cela m'inquiète beaucoup de savoir que les choses qui sont clairement édictées dans le droit international ne soient pas respectées et que les bombardements sur les hôpitaux puissent continuer", conclut-il.
Propos recueillis par Valentin Emery
Texte web: Fabien Grenon