Toutes les femmes afghanes peuvent obtenir l'asile dans l'Union européenne, selon un jugement
"Les autorités compétentes des États membres peuvent considérer qu'il n'est pas nécessaire d'établir que la demandeuse risque effectivement et spécifiquement de faire l'objet d'actes de persécution en cas de retour dans son pays d'origine", selon un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).
"La seule prise en considération de sa nationalité et de son sexe est suffisante", ajoute-t-elle. La juridiction, qui siège à Luxembourg, répondait à une demande de la Cour administrative autrichienne après le refus par les autorités de reconnaître le statut de réfugiées à deux Afghanes.
Qu'il s'agisse du mariage forcé, qui est assimilable à une forme d'esclavage ou de "l'absence de protection contre les violences fondées sur le sexe et les violences domestiques", il s'agit "d'actes de persécution", juge la Cour. Plus largement, "l'effet cumulé et l'application délibérée et systématique" de mesures discriminatoires aboutissent à "dénier, de manière flagrante, les droits fondamentaux liés à la dignité humaine".
Déjà en Suède, en Finlande et au Danemark
Si les Etats membres restent souverains pour accorder ou non l'asile, les décisions de la CJUE sont amenées à faire jurisprudence. Au sein de l'UE, la Suède, la Finlande et le Danemark accordent déjà le statut de réfugiées aux femmes afghanes.
Appliquant de manière ultra-rigoriste la loi islamique, les talibans ont depuis leur retour au pouvoir, en août 2021, imposé un "apartheid de genre", selon l'ONU. Actuellement, les Afghanes ne peuvent plus étudier au-delà du primaire, aller dans les parcs, les salles de sports, les salons de beauté, ni quasiment sortir de chez elles sans chaperon. Une récente loi leur interdit également de faire entendre leur voix en public.
ats/lia