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Trois leaders de la contestation étudiante au Bangladesh extraits d'un hôpital par la police

Trois leaders de la contestation étudiante au Bangladesh ont été emmenés d'un hôpital de Dacca vers un endroit inconnu vendredi par des inspecteurs de police (photo d'illustration). [Keystone - Monirul Alam - EPA]
Au Bangladesh, trois leaders de la contestation étudiante emmenés hors d'un hôpital par la police / Le Journal horaire / 35 sec. / le 26 juillet 2024
Trois leaders de la contestation étudiante au Bangladesh ont été emmenés d'un hôpital de Dacca vers un endroit inconnu vendredi par des inspecteurs de police, selon un membre du personnel et leur famille. La police dément.

Asif Mahmud, Nahid Islam et Abu Baker Majumder sont tous membres d'Etudiants contre la discrimination, l'organisation à la tête du mouvement de protestation des étudiants contre les quotas d'embauche dans la fonction publique.

"Ils nous les ont enlevés", a affirmé Anwara Begum Lucky, une responsable au sein de l'hôpital Gonoshasthaya. "Les hommes appartenaient à la section des enquêteurs". Elle a ajouté qu'elle s'était opposée à la sortie des leaders étudiants, mais que la police avait fait pression sur le directeur de l'établissement pour qu'elle ait lieu.

La soeur aînée de Nahid Islam a quant à elle déclaré que six détectives en civil avaient emmené les trois hommes. Des hauts responsables de la police de Dacca, la capitale, ont cependant tous nié que les hommes aient été emmenés hors de cet établissement et placés en détention vendredi.

>> Les images des affrontements entre la police et les étudiants la semaine dernière :

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Torturés en garde à vue

Les trois étudiants étaient soignés dans cet hôpital pour des blessures causées, pour au moins deux d'entre eux, par des tortures qui leur avaient été infligées, selon eux, en garde à vue.

Nahid Islam, le meneur de la contestation, avait déclaré lundi de son lit d'hôpital craindre pour sa vie. Il avait raconté que, deux jours auparavant, des hommes affirmant être des policiers s'étaient présentés au domicile de l'ami qui l'hébergeait et l'avaient emmené de force dans une voiture, les yeux bandés et menotté, avant de lui faire subir un interrogatoire et de le battre jusqu'à ce qu'il perde connaissance.

Quotas d'embauche dans la fonction publique

La contestation a commencé après la réintroduction en juin d'un régime réservant à certains candidats plus de la moitié des emplois de la fonction publique, dont près d'un tiers aux descendants d'anciens combattants de la guerre d'indépendance du Bangladesh.

Dans ce pays d'Asie du Sud comptant quelque 18 millions de jeunes sans travail, selon les chiffres officiels, ce système a suscité la colère des diplômés, confrontés à une crise aiguë de l'emploi. Selon ses détracteurs, ces quotas visent à réserver des emplois publics aux proches de la Ligue Awami de la Première ministre.

La Cour suprême a réduit dimanche le nombre des postes ainsi réservés, mais les manifestants veulent que ce système soit aboli.

>> Lire aussi : Les étudiants bangladais poursuivent leurs manifestations malgré l'assouplissement des quotas

Au moins 195 personnes ont été tuées lors d'affrontements depuis le début du mouvement, selon un comptage de l'AFP à partir des bilans fournis par la police et les hôpitaux. La police a interpellé au moins 4000 personnes depuis le début des violences, dont 2500 à Dacca.

>> Lire aussi : Près de 2500 arrestations après les manifestations qui ont fait plus de 170 morts au Bangladesh

afp/edel

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