L'explosion a eu lieu vers 08h45 (heure locale) à la gare centrale de Quetta, la capitale du Baloutchistan, où des passagers attendaient sur un quai. Sur la plate-forme pavée, l'immense abri de tôle censé protéger les voyageurs du soleil ou de la pluie a été soufflé.
Pompiers, secouristes et passagers s'activent à déplacer les ballots abandonnés par les voyageurs sous la garde de membres des forces de sécurité, fusil automatique en main. Des flaques de sangs et des sacs à dos éventrés dont sortent des vêtements en lambeaux témoignent de la violence de l'explosion.
Possible attentat-suicide
La police dit travailler à déterminer le mode opératoire utilisé pour cette explosion. "Au début, il nous a semblé qu'un explosif avait été déposé, caché dans un bagage abandonné, mais désormais nous pensons qu'il s'agit d'un attentat-suicide", a affirmé Mohammed Baloch, un responsable de la police locale, s'adressant aux journalistes sur place.
Le docteur Wasim Baig, porte-parole de l'hôpital régional Sandeman à Quetta, a de son côté rapporté que 46 militaires et policiers, ainsi que 14 civils ont été blessés.
Armée pakistanaise visée
L'Armée de libération du Baloutchistan (BLA), l'un des principaux groupes séparatistes baloutches, a revendiqué l'explosion de la gare. Dans un communiqué, le BLA affirme qu'une de ses brigades a visé "une unité de l'armée pakistanaise qui rentrait au Pendjab via la gare après une formation à l'école d'infanterie".
Le BLA revendique régulièrement des attaques meurtrières contre les forces de l'ordre et les Pakistanais originaires d'autres provinces.
Il s'en prend notamment aux Pendjabis qui constituent le plus grand des six principaux groupes ethniques du Pakistan et sont perçus comme dominant les rangs de l'armée, engagée dans la bataille contre les séparatistes.
Fin août, elle avait ainsi revendiqué des attaques coordonnées de dizaines d'assaillants ayant fait au moins 39 morts, l'un des pires bilans dans cette région.
afp/edel
Province la plus pauvre
Province la plus étendue du Pakistan, le Balouchistan est aussi la province la plus pauvre du pays, en dépit de ses importantes ressources gazières et minières, dont des séparatistes réclament le contrôle.
Nombre des projets d'extraction sont financés et exploités par des pays étrangers, notamment la Chine voisine, que des factions séparatistes armées ciblent régulièrement, les accusant d'accaparer les richesses sans les partager avec la population locale.