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Un dernier débat et une fin de campagne dans l'incertitude avant les législatives de dimanche en France

France: le camp d'Emmanuel Macron en difficulté avant le premier tour des législatives
France: le camp d'Emmanuel Macron en difficulté avant le premier tour des législatives / 19h30 / 2 min. / vendredi à 19:30
Après un dernier débat entre les trois principaux blocs, la campagne s'achève vendredi à minuit en France avant le premier tour des élections législatives de dimanche. L'extrême droite est donnée grande favorite mais tout dépendra ensuite des reports de voix de l'entre-deux-tours.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella et le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure ont eu des échanges tendus jeudi soir lors d'un ultime débat en vue du scrutin législatif, tous trois ne masquant pas leur agacement face à leurs adversaires.

Ainsi, quand Gabriel Attal a reproché au parti d'extrême droite de diviser les Français en excluant les binationaux et en présentant plus d'une centaine de candidats ayant tenu des propos racistes ou homophobes, Jordan Bardella s'est exclamé: "C'est faux, archi-faux." Le leader du RN a aussi dit vouloir mettre fin au "sectarisme" du débat public et a rappelé qu'il souhaitait former un gouvernement d'union nationale.

Le Premier ministre aussi cherché à présenter le parti présidentiel comme celui de la mesure, reprochant à l'extrême droite de vouloir "tout fermer" et à la gauche de vouloir "tout ouvrir". Olivier Faure a lui dénoncé les mesures prônées par Jordan Bardella, accusant celui-ci de vouloir "revenir des siècles en arrière" sur le droit du sol et de vouloir "fabriquer des Français de seconde zone". Il a aussi reproché au gouvernement d'avoir "vidé les caisses de l'Etat".

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Nette avance pour le RN dans les sondages

A l'issue de cette campagne éclair, tous les sondages donnent une avance très confortable au RN. Renforcé par la frange des Républicains alliés à Eric Ciotti, il est crédité de 36 à 37% des intentions de vote. La gauche reste distancée entre 28 et 29%, alors que la majorité sortante est reléguée entre 20% et 21%.

Le parti de Marine le Pen n'est cependant pas assuré de disposer d'une majorité absolue à l'issue du second tour le 7 juillet, condition que Jordan Bardella a lui-même posée pour accepter le poste de Premier ministre. Tout dépendra en effet du résultat de dimanche soir, du nombre d'élus et élues au premier tour et, surtout, des reports de vote et des consignes données par les différents partis entre les deux tours (voir encadré).

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Emmanuel Macron promet "une grande clarté" dans les consignes de vote

Jeudi soir, en marge d'un sommet européen à Bruxelles, Emmanuel Macron a promis "une grande clarté" dans les consignes de vote pour le second tour en cas de duel entre le RN et la gauche. "Je veux évidemment éviter que les extrêmes, et notamment l'extrême droite, puissent gagner ces élections", a affirmé de son côté Gabriel Attal.

Et, alors que l'exécutif avait pu donner l'impression ces derniers temps de mettre sur un pied d'égalité le RN et La France insoumise "et ceux qui les suivent", Emmanuel Macron a semblé nuancer cette position. "J'ai eu l'occasion de dire qu'à l'extrême gauche, des gens avaient tenu des propos sur l'antisémitisme ou la violence, sur l'antiparlementarisme que je désapprouvais, qui sortaient de l'arc républicain, mais je ne fais pas une confusion générale avec l'ensemble d'autres formations politiques", a relevé le chef de l'Etat. Et de dénoncer "l'arrogance" du RN qui entend lui imposer une cohabitation dure en cas de victoire et s'est "déjà réparti" tous les postes du gouvernement.

>> Les précisions dans le 12h45 :

Emmanuel Macron dénonce le racisme et l’antisémitisme dans le débat politique
Emmanuel Macron dénonce le racisme et l’antisémitisme dans le débat politique / 12h45 / 1 min. / vendredi à 12:45

Cette semaine, Marine Le Pen a estimé qu'en cas de succès, Emmanuel Macron en serait réduit à un rôle de "chef des armées", à savoir "un titre honorifique puisque c'est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse". 

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boi avec afp

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Probablement beaucoup d'élus dès le 1er tour

Dimanche, une forte participation, qui pourrait être au plus haut depuis 25 ans, est attendue: près de deux électeurs ou électrices sur trois prévoient d'aller voter, contre moins d'un sur deux aux législatives de 2022.

Avec une conséquence prévisible: "Il y aura certainement des élus dès le premier tour", à un niveau "qu'on n'avait pas connu depuis longtemps", prédit le directeur général délégué d'Ipsos Brice Teinturier. Plus de 50 comme en 2002? Plus de 100 comme en 2007? Leur nombre donnera en tout cas une idée de l'ampleur de la vague bleu marine annoncée.

Mais tout ne sera pas joué dimanche, car il y aura aussi "énormément de triangulaires" ajoute le sondeur, qui anticipe "potentiellement 200, voire 240" circonscriptions dans ce cas de figure. La question du "désistement républicain" face à l'extrême droite est donc au coeur des enjeux. Une option déjà défendue au sein du Nouveau Front populaire, où écologistes, socialistes et communistes ont fait savoir que leurs candidats arrivés en troisième position se retireraient.