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Un homme armé abattu par la police après avoir mis le feu à la synagogue de Rouen

Un homme armé e été abattu par la police après avoir mis le feu à la synagogue de Rouen. [AFP - Lou Benoist]
Un homme armé abattu par la police après avoir mis le feu à la synagogue de Rouen / Le Journal horaire / 12 sec. / le 17 mai 2024
La synagogue de Rouen, dans le nord-ouest de la France, a été incendiée vendredi par un homme armé d'un couteau qui a été abattu par la police, le gouvernement dénonçant un "acte antisémite" et des violences "inacceptables" contre les Juifs.

Vendredi vers 6h45, cet homme d'origine algérienne, armé d'un couteau et d'une barre de fer, a menacé les policiers après avoir mis le feu à la synagogue, provoquant d'importants dégâts dans le lieu de culte. Il a été abattu par un des policiers après des sommations "restées sans effet", selon le procureur de Rouen Frédéric Teillet.

"Alors que (les policiers, ndlr) tentent de convaincre l'individu de descendre du toit (de la synagogue), celui-ci jette en leur direction la barre de fer, qui s'avèrera être un burin de perforateur, puis saute du toit et se dirige en courant vers un policier en le menaçant du couteau qu'il porte, le bras toujours levé vers lui", a-t-il ajouté.

Une enquête a été ouverte notamment pour "incendie volontaire" visant un lieu de culte et une autre sur les circonstances du décès du suspect.

Il s'agit d'un "acte antisémite qui s'en prend à un lieu sacré pour la République", qui "nous touche tous profondément", a réagi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, regrettant des violences "inacceptables, ignobles" contre les Juifs de France.

"Un individu particulièrement dangereux"

Selon Gérald Darmanin, l'auteur de l'incendie était inscrit au fichier des personnes recherchées depuis "quelques semaines" et le policier qui l'a tué sera "décoré".

L'auteur de l'incendie, qui a ensuite menacé les policiers avec "un couteau extrêmement important", était "un individu particulièrement dangereux, particulièrement violent", a indiqué le ministre lors d'un point presse à Rouen en donnant des précisions sur son identité.

L'homme n'était connu "ni des fichiers de renseignement pour radicalisation, c'est-à-dire qu'il n'était pas fiché S, ni des services de police", a-t-il précisé.

Cet homme "d'origine algérienne", qui avait sollicité en 2022 un titre de séjour pour "étranger malade", avait été débouté de son recours "fin janvier" 2024, a précisé le ministre.

"Le feu a fait énormément de dégâts"

Selon la présidente de la communauté juive de Rouen, Natacha Ben Haïm, "le feu a fait énormément de dégâts. J'ai dû reconnaître les lieux, donc je peux vous dire que c'est terrible".

"On a eu un grand miracle. Les livres de la Torah, les livres sacrés, c'est vraiment l'objet le plus important, sentimentalement en plus que financièrement, n'ont pas été touchés. Alors que l'incendie a éclaté juste à côté, c'est-à-dire que tout ce qui est à côté a brûlé", a-t-elle ajouté. 

"La communauté est bouleversée. On est une petite communauté et malheureusement, ça peut nous arriver aussi", a déclaré le rabbin Chmouel Lubecki, en référence aux actes antisémites qui sont en forte progression en France depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre et les bombardements menés en représailles par Israël dans la bande de Gaza.

Selon le Premier ministre Gabriel Attal, 366 faits antisémites ont été enregistrés au premier trimestre 2024, soit "une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023.

La ville de Rouen "meurtrie et sous le choc"

"C'est l'effroi, c'est le choc absolu", a commenté le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. "A travers cette agression et cette tentative d'incendie de la synagogue de Rouen, ce n'est pas seulement la communauté israélite qui est touchée. C'est toute la ville de Rouen qui est meurtrie et sous le choc", a réagi le maire sur X.

"Tenter de brûler une synagogue, c'est vouloir intimider tous les Juifs. Une nouvelle fois, on veut faire peser un climat de terreur sur les Juifs de notre pays. Combattre l'antisémitisme, c'est défendre la République", a affirmé sur X le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi.

ats/mayju

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Hausse de 300% des faits antisémites

Début mai, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé que "366 faits antisémites" avaient été enregistrés au premier trimestre 2024, soit "une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023".

Face à cette hausse, "pas un acte ne doit rester impuni, pas un antisémite ne doit avoir l'âme tranquille", avait affirmé le chef du gouvernement en promettant de "faire preuve d'une fermeté exemplaire à chaque acte".

Sécurité renforcée dans les écoles et lieux de cultes juifs

Gérald Darmanin avait demandé le 14 avril dernier aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs ainsi que devant les écoles confessionnelles, au lendemain de l'attaque menée par l'Iran contre Israël.

Les opérations militaires lancées par l'Etat hébreu contre la bande de Gaza, qui ont causé la mort de plus de 35.000 personnes, en représailles à l'attaque des combattants du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier ont provoqué une forte hausse des actes d'antisémitisme en France.