Un mort après une nuit de violences en Martinique en marge des protestations contre la vie chère
Un homme a par ailleurs été tué par balle dans des circonstances encore indéterminées: il a été retrouvé blessé par les gendarmes qui intervenaient contre le pillage d'un centre commercial et est décédé à l'hôpital, selon la préfecture de Martinique.
Une enquête a été ouverte, souligne la préfecture en écartant l'implication des forces de l'ordre qui n'ont "pas fait usage de leurs armes au cours des émeutes". De source proche du dossier, il aurait été victime d'un règlement de comptes entre émeutiers.
Depuis septembre, l'île antillaise est marquée par un mouvement contre la vie chère, thématique récurrente dans les Outre-mer, qui a dégénéré avec des violences urbaines.
La situation s'était calmée ces dernières semaines mais des incidents ont éclaté lundi entre les CRS et des militants qui menaient une action de blocage contre la vie chère au Lamentin, près de Fort-de-France.
Couvre-feu et interdiction de rassemblement
Depuis, des violences urbaines sont à nouveau recensées chaque nuit. Conséquence, le préfet de l'île Jean-Christophe Bouvier va décréter dès jeudi un couvre-feu de 21h00 à 05h00 et l'interdiction des rassemblements et des manifestations sur tout le territoire, a appris l'AFP d'une source préfectorale.
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Douze gendarmes ont été blessés dans la nuit de mercredi à jeudi "dont un par balle", a indiqué à l'AFP cette source préfectorale. Une source policière fait elle état de 14 policiers de la CRS8 légèrement blessés et de six interpellations.
Pas moins de 400 véhicules ont été brûlés, selon la même source, un immense parking abritant les voitures neuves importées en Martinique étant notamment parti en fumée. Les écoles de l'île sont restées fermées jeudi, a indiqué à l'AFP le rectorat de Martinique.
"Pas possible de manger convenablement"
Le mouvement contre la vie chère a été lancé début septembre par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif citoyen, qui exige un alignement sur l'Hexagone des prix des produits alimentaires qui sont 40% plus chers en Martinique.
"Il n’est pas possible de vivre, ni de manger convenablement" dans ce pays, s'exaspère la secrétaire générale de la CGTM-Santé Magalie Zamor.
Les violences urbaines qui en ont découlé avaient déjà amené la préfecture à instaurer un couvre-feu nocturne, désormais levé, dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin.
afp/doe