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Une nouvelle manifestation secoue la Géorgie, en ébullition pour le 10e jour consécutif

Une nouvelle manifestation secoue la Géorgie, en ébullition pour le 10e jour consécutif. [AFP - Karen Minasyan]
Une nouvelle manifestation secoue la Géorgie, en ébullition pour le 10e jour consécutif / Le Journal horaire / 25 sec. / le 7 décembre 2024
Des milliers de manifestants pro-UE ont protesté samedi à Tbilissi, donnant le coup d'envoi d'une 10e nuit de protestations contre le gouvernement, accusé d'avoir abandonné les ambitions européennes du pays et truqué les législatives pour s'orienter vers la Russie.

Cette ex-république soviétique du Caucase est dans la tourmente depuis ces élections, remportées par le parti au pouvoir du Rêve géorgien, mais contestées par l'opposition pro-occidentale.

Des manifestations de rue ont éclaté la semaine dernière après la décision du gouvernement de reporter à 2028 les efforts en vue d'intégrer l'Union européenne.

Au cours de neuf nuits de protestations, émaillées de violences, les manifestants se sont réunis devant le Parlement et aux alentours. La police a dispersé la plupart des rassemblements par la force.

Tactique différente

Des milliers de personnes manifestaient de nouveau samedi, s'étant cette fois d'abord rassemblées devant une université de Tbilissi, avant de se diriger vers le Parlement à grand renfort de klaxons et de sifflets, bloquant l'une des principales artères de la ville

La police géorgienne a de nouveau fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau devant le Parlement.

Lors du rassemblement précédent, dans la nuit de vendredi à samedi, "les forces de l'ordre ont arrêté 48 personnes pour désobéissance aux ordres légitimes de la police et vandalisme", a affirmé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Le commissaire géorgien aux droits humains, Levan Ioseliani, a pour sa part une nouvelle fois estimé que la police n'avait "pas de base légale pour disperser une manifestation pacifique".

Durcissement du discours

Le gouvernement, accusé de dérive autoritaire prorusse par ses détracteurs, a adopté ces derniers jours un discours de plus en plus ferme envers le mouvement. Plusieurs figures de l'opposition ont été arrêtées et les bureaux de leurs partis ont été perquisitionnés par la police, qui dit avoir saisi des feux d'artifice et des cocktails Molotov.

Selon les autorités, 341 manifestants ont été arrêtés au total depuis le début du mouvement. Les Etats-Unis et l'Union européenne, que le Premier ministre Irakli Kobakhidzé accuse de "chantage", ont dénoncé cette répression, et Washington a menacé d'adopter de nouvelles sanctions.

afp/mera

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