Une procédure de destitution de Macron franchit une étape, mais a peu de chances d'aboutir
Le bureau de l'Assemblée nationale a jugé la procédure recevable par 12 voix contre 10 et l'a renvoyée devant sa commission des lois, a fait savoir le chef du groupe Union des droites pour la République, Eric Ciotti.
La gauche a fait le plein de ses voix pour donner ce feu vert au texte signé par les 72 députés LFI, ainsi qu'une petite dizaine d'autres élus rattachés aux groupes écologiste et communiste.
L'instance, présidée par la présidente macroniste de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, compte 22 députés-membres, avec une courte majorité pour l'alliance de gauche Nouveau Front populaire (12 membres).
Les socialistes en retrait
Le Parti socialiste a décidé de ne pas s'associer à la proposition de résolution de destitution. Plusieurs personnalités, dont l'ex-président socialiste François Hollande et la patronne des écologistes Marine Tondelier, ont exprimé publiquement ces dernières semaines leurs réticences sur cette procédure de destitution.
Certains membres de la commission des lois s'interrogent sur la possibilité d'ajouter ce sujet à l'agenda, tant que l'Assemblée ne siège pas.
La reprise des travaux de la chambre basse est prévue le 1er octobre, à moins qu'Emmanuel Macron ne convoque une session extraordinaire fin septembre. Hypothèse suspendue à la nomination du gouvernement de Michel Barnier, auquel la gauche a déjà promis d'opposer une motion de censure.
La gauche minoritaire
La démarche a cependant très peu de chances d'aboutir, la gauche étant minoritaire en commission, comme dans l'hémicycle, où la destitution doit être approuvée par deux tiers des parlementaires.
Cela supposerait notamment l'appui du parti d'extrême droite Rassemblement national, dont la patronne Marine Le Pen a dénigré une "manoeuvre d'enfumage" de "l'extrême gauche" pour "tenter de faire oublier ses multiples compromissions avec la macronie".
Dans le camp présidentiel, l'ex-Premier ministre et chef des députés Renaissance Gabriel Attal a déclaré lors de la réunion du bureau de l'Assemblée que "cette motion et ce débat (sont) une déclaration de guerre à nos institutions", qualifiant ses auteurs d'"agents de déstabilisation permanente".
ats/miro