Une réunion des cadres du Parti communiste chinois sur fond de préoccupations économiques
La période des taux de croissance à deux chiffres semble bien loin. Peu avant l'ouverture de la rencontre au sommet, le Bureau national des statistiques a fait état d'une hausse du PIB de 4,7% sur un an au second trimestre. Le gouvernement vise environ 5% cette année. Des chiffres à faire pâlir d'envie d'autres pays, certes, mais en deçà du boom des années 2000. En 2007, la croissance se situait ainsi à plus de 14%, d'après la Banque mondiale.
Les autorités chinoises entendent depuis des années faire reposer le développement sur l'innovation, les hautes technologies et la consommation intérieure. Dans ce dernier domaine, les chiffres sont décevants. Les ventes au détail, qui reflètent les dépenses des ménages, ont augmenté de 2% sur un an jusqu'à juin.
Alors que la production industrielle marque également le pas, des nuages s'amoncellent au-dessus du commerce international. Jugeant la concurrence chinoise déloyale, les Etats-Unis et l'Union européenne mettent en place des barrières pour protéger leur économie.
Pas de changement de direction attendu
Le Troisième Plénum, réuni autour du président Xi Jinping, doit définir dans ce contexte les grandes orientations économiques pour les années à venir.
Durant la législature de cinq ans, les membres du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) se réunissent sept fois en plénière, avec une thématique différente à chaque fois. Alors que la cinquième rencontre est dédiée aux plans quinquennaux, la troisième est dédiée à la stratégie économique.
C'est lors de l'une de ces réunions, en 1978, que Deng Xiaoping, avait acté les réformes qui ont transformé la Chine en géant économique mondialisé.
Il ne faut toutefois pas s'attendre à une révolution cette semaine. "La réforme ne consiste pas à changer de direction", a souligné la semaine passée le Quotidien du peuple, le journal officiel du parti.
Marché immobilier en difficulté et chômage des jeunes
Il pourrait néanmoins résulter de cette rencontre des mesures sectorielles pour doper l'économie.
Les dirigeants chinois pourraient choisir de donner un coup de pouce à l'immobilier, traditionnel moteur de la croissance qui a connu une chute des prix et dont certains promoteurs sont au bord de la faillite. Ce que Pékin a tenté jusqu'à présent pour soulager le secteur a rencontré des effets mitigés.
Autre difficulté de l'économie chinoise: un taux de chômage des jeunes qui reste élevé. En mai, il s'élevait à 14,2%. Il avait atteint le niveau record de 21,3% au milieu de l'année passée. Les autorités avaient alors suspendu la publication des données mensuelles, avant de la reprendre en décembre avec une méthode de calcul révisée. Nombreux sont ceux qui, dans le pays, doivent se contenter d'un travail qui ne correspond pas à leurs attentes.
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Lors de son discours au bureau politique du PCC fin mai, Xi Jinping a souligné qu'il fallait créer plus d'emplois pour les jeunes, "afin qu'ils puissent mettre en pratique ce qu'ils ont appris". Le président a également assuré vouloir les encourager à créer des entreprises.
Le Fonds Monétaire International a publié mardi ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale en 2024. L'institution basée à Washington s'attend à une croissance de 5% pour la Chine.
ami avec afp