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Une vague de chaleur en Inde provoque "des centaines de morts"

Un employé transporte un refroidisseur d'air pour le livrer à un client pendant la canicule à Ahmedabad, en Inde, le 30 mai 2024 (image d'illustration). [REUTERS - Amit Dave]
Un employé transporte un refroidisseur d'air pour le livrer à un client pendant la canicule à Ahmedabad, en Inde, le 30 mai 2024 (image d'illustration). - [REUTERS - Amit Dave]
Un tribunal indien a exhorté le gouvernement à décréter l'urgence nationale face à la vague de chaleur que subit depuis plusieurs jours l'Inde, avec des températures bien au-dessus des 45°C. Selon cette juridiction, la canicule a fait des "centaines" de morts.

Le seul Etat indien du Bihar, dans le nord-est, a annoncé vendredi qu'au moins 14 personnes avaient péri en une seule journée, la veille, du fait de cette canicule.

Dans ce contexte, la Haute cour du Rajasthan, dans le nord-ouest, estime que l'Inde devrait qualifier de "calamités nationales" les futures périodes de très forte chaleur, ce qui permettrait de mobiliser les services de sécurité de la même manière que pour d'autres catastrophes naturelles comme les inondations et les cyclones.

Cette juridiction a conclu que les autorités n'avaient pas réussi à prendre les mesures appropriées pour protéger la population face à la situation météorologique actuelle.

Demande de fonds d'indemnisation

Elle a en outre ordonné au gouvernement de l'Etat du Rajasthan de mettre en place des fonds d'indemnisation pour les proches des personnes mortes à cause de la canicule. "En raison des températures extrêmes (...), des centaines de personnes ont perdu la vie au cours du mois", a déploré la cour dans une ordonnance rendue jeudi.

C'est au Rajasthan, à Phalodi, en bordure du désert du Thar, que l'actuel record indien, 51°C, avait été enregistré en 2016.

"Changement climatique"

A New Delhi, une cité d'environ 30 millions d'habitants, où la température a augmenté cette semaine, la consommation d'électricité a atteint un sommet mercredi du fait notamment d'un recours massif à la climatisation.

Un pic de 52,9°C, un possible nouveau record national, y a été enregistré ce jour-là, même si les autorités s'interrogent sur une possible "erreur de capteur". En 2022 déjà, le thermomètre dan la capitale était monté à 49,2°C.

L'Inde est coutumière des fortes chaleurs estivales mais des années de recherches scientifiques ont montré que le changement climatique rendait ces épisodes plus longs, plus fréquents et plus intenses.

La place des combustibles

Selon Aarti Khosla, directrice de l'institut de recherche Climate Trends, les températures extrêmes dans la région de New Delhi sont "la preuve que la question qui se pose aujourd'hui est celle de la survie".

Le pays le plus peuplé du monde, avec 1,45 milliard d'habitants, est le troisième émetteur de gaz à effet de serre de la planète. Pour l'instant, le charbon assure l'essentiel de la production d'électricité en Inde.

Le gouvernement dirigé par le Premier ministre Narendra Modi affirme que les combustibles fossiles restent primordiaux pour répondre aux besoins énergétiques croissants de son pays et sortir des millions de personnes de la pauvreté.

ats/ther

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Records de températures au niveau global

D'autres régions affrontent des canicules extrêmes. C'est le cas du Pakistan, qui fait face à des températures qui dépassent de 5 à 8 degrés les normales saisonnières, avec des pics atteignant les 53 degrés. Au Mexique, la canicule a d'ores et déjà causé la mort d'une cinquantaine de personnes depuis mars dernier.

>> Les explications dans le 19h30 :

Plusieurs régions du globe affrontent en ce moment des canicules extrêmes
Plusieurs régions du globe affrontent en ce moment des canicules extrêmes / 19h30 / 2 min. / le 31 mai 2024

L'année dernière, selon un rapport du centre climatique de la Croix-Rouge, près de 80% de l’humanité a déjà subi les effets de la canicule. L'année 2024 s'annonce encore plus chaude, le mois de mai étant le 12e mois consécutif à enregistrer un record en moyenne globale de température.

Un mélange de deux facteurs explique cette situation, selon Mikhaël Schwander, météorologue chez MétéoSuisse. "Le phénomène El Niño, qui arrive à terme, a provoqué une hausse de la température moyenne globale, donc ça a accentué certains événements extrêmes", explique-t-il dans le 19h30 de la RTS. "Mais en parallèle, c'est aussi une conséquence du réchauffement climatique. Donc on a vraiment les deux effets qui se superposent".

>> Ecouter l'interview de Mikhaël Schwander dans le 19h30 :

Entretien avec Mikhaël Schwander, météorologue à MétéoSuisse, à propos du réchauffement global et de la situation en Suisse
Entretien avec Mikhaël Schwander, météorologue à MétéoSuisse, à propos du réchauffement global et de la situation en Suisse / 19h30 / 3 min. / le 31 mai 2024