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Ursula von der Leyen reconduite à la présidence de la Commission européenne

A Strasbourg, Ursula von der Leyen est réélue à la tête de la Commission européenne
A Strasbourg, Ursula von der Leyen est réélue à la tête de la Commission européenne / 19h30 / 24 sec. / le 18 juillet 2024
Ursula von der Leyen a été reconduite jeudi par les eurodéputés pour un second mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne, promettant de faire de l'industrie, de la défense et du logement ses priorités.

A l'issue d'un vote à bulletins secrets, la dirigeante allemande de 65 ans a obtenu 401 votes de soutien (284 contre, 15 abstentions, 7 nuls), nettement au-delà de la majorité absolue dont elle avait besoin. Elle avait décroché fin juin le feu vert des Vingt-Sept.

Devenue en 2019 la première femme à prendre la tête de l'exécutif européen, l'ancienne ministre allemande s'est imposée à travers les crises.

Face au choc du Covid-19, elle a piloté un gigantesque plan de relance européen financé par un endettement commun inédit. Après l'invasion de l'Ukraine, elle affiche son soutien à Kiev et définit une stratégie pour sortir de la dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou. Prônant de longue date une "Commission géopolitique", elle se veut également gage de stabilité face aux tensions géopolitiques: conflit à Gaza, contentieux avec Pékin, retour possible de Donald Trump...

Défense et Pacte vert

En présentant son programme, "VdL" s'est engagée à muscler massivement les investissements dans l'industrie de défense, avec un commissaire dédié. Il faut "une Europe forte" dans une "période de grande anxiété et d'incertitude", a-t-elle plaidé dans un discours mêlant anglais, français et allemand, où elle s'est efforcée de répondre avant le vote aux attentes contradictoires des divers groupes.

Autre actif de son premier mandat: le paquet tentaculaire (et inachevé) du Pacte vert pour décarboner l'industrie et les transports, mais accusé d'imposer aux entreprises et agriculteurs un "fardeau" réglementaire.

Tout en préconisant son application "pragmatique", elle a affiché d'ambitieux priorités socio-environnementales: objectif climatique 2040 (-90% d'émissions), "plan logement abordable" avec commissaire chargé de cette question, et plan de protection des ressources d'eau..

Neutralité technologique et compétitivité

Avec pour mot d'ordre "la compétitivité", elle a promis un renforcement des investissements dans les industries critiques pour la transition et un souci de "neutralité technologique" pour ne pas disqualifier le nucléaire.

Ursula von der Leyen a aussi réaffirmé sa défense de l'usage de carburants automobiles synthétiques après 2035 et insisté sur les intérêts des agriculteurs, revendications-clés des élus conservateurs.

Soutien de la gauche

Suite aux élections de juin, le Parti populaire européen (PPE, droite), dont elle est issue, reste la première force du Parlement avec 188 eurodéputés, contre 136 sociaux-démocrates (S&D) et 77 libéraux (Renew).

La grande coalition réunissant ces trois partis était suffisante pour la reconduire, mais pour parer aux défections attendues dans leurs rangs, Ursula von der Leyen lorgnait aussi le soutien des écologistes (53 sièges).
Elle a ainsi promis des plans pour l'adaptation climatique, le "Pacte pour l'océan" qu'ils réclamaient ou encore la création d'un poste de commissaire au logement (voir encadré).

"Notre soutien n'est pas un chèque en blanc (...) notre souci des questions sociales devra s'incarner dans toutes les politiques des cinq prochaines années", a prévenu la cheffe des socialistes, l'Espagnole Iratxe Garcia Perez.

Renforcement de Frontex

Enfin, après le Pacte asile et migration adopté mi-mai, qui prévoit un mécanisme de solidarité obligatoire envers les Etats confrontés à une pression migratoire, Ursula von der Leyen s'est engagée jeudi à renforcer Frontex, l'agence de l'UE chargée des frontières, et de tripler le nombre de garde-frontières et garde-côtes.

Des gages donnés au PPE, mais aussi au groupe d'extrême droite ECR associé à la dirigeante italienne Giorgia Meloni.
De fait, Ursula von der Leyen, qui a proposé un commissaire chargé du "voisinage méditerranéen" susceptible de plaire à Rome, ne négligeait pas l'éventuel soutien d'une partie des 78 élus ECR, même si toute coopération assumée reste une ligne rouge pour les libéraux, socialistes et Verts.

A l'inverse, l'autre groupe d'extrême droite, Patriotes pour l'Europe, réunissant Rassemblement national (France) et Fidesz (Hongrie) avec des positions réticentes au soutien à l'Ukraine, demeure exclu de toute majorité.

>> Le décryptage des enjeux de ce vote dans le 12h45 :

La présidente sortante de la Commission européenne Ursula von der Leyen joue sa réélection aujourd'hui à Strasbourg
La présidente sortante de la Commission européenne Ursula von der Leyen joue sa réélection aujourd'hui à Strasbourg / 12h45 / 1 min. / le 18 juillet 2024

>> Lire aussi : Accord des 27 pour reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne

ther/boi avec les agences

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Von der Leyen veut nommer un commissaire européen au Logement, une première

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé vouloir créer un poste de commissaire au Logement et s'attaquer à la crise du logement, une demande de la gauche.

"L'Europe est confrontée à une crise du logement", "les gens ont du mal à trouver un logement abordable. C'est pourquoi, pour la première fois, je nommerai un commissaire directement responsable de la question du logement", a déclaré l'Allemande devant les eurodéputés, annonçant également "un plan européen de logement abordable".

Olaf Scholz et Donald Tusk saluent cette réélection

La réélection d'Ursula von der Leyen démontre "notre capacité d'agir dans l'UE, justement en période difficile", a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz. A ses yeux, c'est "un signe clair de notre capacité d'action dans l'Union européenne, justement en cette période difficile. Les Européens attendent de nous que nous faisions avancer l'Europe. Faisons-le ensemble!", a-t-il déclaré dans un message sur X.

Donald Tusk a aussi salué la réélection d'Ursula von de Leyen. "Les temps sont difficiles, mais avec ton courage et ta détermination, je suis sûr que tu feras du bon travail. Nous le ferons ensemble", a déclaré l'ancien chef du Conseil européen sur les réseaux sociaux.