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Venise impose un ticket d'entrée à cinq euros certains jours pour lutter contre le surtourisme

Pour se rendre à Venise, il faut s'acquitter d'un billet d'entrée à 5 euros
Pour se rendre à Venise, il faut s'acquitter d'un billet d'entrée à 5 euros / 19h30 / 2 min. / le 25 avril 2024
Pour se rendre à Venise ce jeudi, il faut s'acquitter d'un billet d'entrée à 5 euros, une première mondiale. Ce dispositif, qui concerne les visiteurs d'une journée, est destiné à endiguer le surtourisme. Pour l'heure, la mesure ne concerne que les dates de forte affluence et prévoit de nombreuses exceptions.

La ville classée au patrimoine de l'Unesco a vendu quelque 13'000 billets, a indiqué la mairie à la mi-journée, précisant que ce chiffre est "en constante évolution", ce d'autant qu'aucun plafond n'a été fixé au nombre de tickets disponibles.

Ces billets, qui se présentent sous forme de QR Codes vendus en ligne ou sur place, doivent être présentés à des contrôleurs postés notamment sur le parvis de la gare, principal accès à la Cité des Doges, où la situation était fluide jeudi, jour férié en Italie, qui commémore la Libération.

>> Les précisions dans le 12h30 :

Les touristes doivent acheter depuis jeudi un billet d'entrée pour visiter Venise. [AFP - MARCO BERTORELLO]AFP - MARCO BERTORELLO
Venise devient payante, un ticket d’entrée pour la journée / Le 12h30 / 1 min. / le 26 avril 2024

En contraignant les touristes à la journée à payer cinq euros pour flâner le long de ses célèbres canaux, Venise espère dissuader certains d'entre eux de venir les jours de grande affluence.

Devant la gare de Santa Lucia, principal point d'entrée dans la ville, une billetterie a été montée de toutes pièces pour venir en aide aux touristes dépourvus de ce nouveau sésame.

Une première mondiale

Venise devient ainsi la première ville touristique au monde à imposer un droit d'entrée à l'instar d'un parc à thème, alors que des mouvements hostiles au surtourisme se multiplient, notamment en Espagne, poussant les autorités à agir pour concilier le bien-être des habitants avec un secteur économique crucial.

Pour l'adjoint au Tourisme Simone Venturini, il s'agit "surtout de décourager le tourisme de proximité des habitants de la région Vénétie qui peuvent visiter Venise quand ils veulent".

>> Lire aussi : Des dizaines de milliers de personnes manifestent aux Canaries contre le surtourisme

Une expérimentation

Le maire Luigi Brugnaro a lui-même reconnu début avril qu'il s'agissait d'une "expérimentation", qui sera sans aucun doute suivie de près par d'autres grandes villes touristiques à travers le monde.

En pic de fréquentation, 100'000 touristes dorment à Venise en plus de dizaines de milliers de visiteurs journaliers. A comparer aux quelque 50'000 habitants du centre-ville, qui ne cesse de se dépeupler.

A ce stade, l'expérience reste toutefois de portée très limitée: pour 2024, seuls 29 jours de grande affluence sont concernés par cette nouvelle taxe, qui sera appliquée presque tous les week-ends de mai à juillet.

>> A lire également : Tour du monde des attractions touristiques qui ont décidé d'être moins accueillantes

Amendes pour les resquilleurs

Une amende de 50 à 300 euros est prévue pour sanctionner les touristes qui chercheraient à passer entre les mailles du filet, même si les autorités locales ont affirmé vouloir privilégier la persuasion à la répression.

Les touristes dormant au moins une nuit sur place sont exemptés et reçoivent gratuitement un QR code de leur lieu d'hébergement. De nombreuses autres exemptions sont prévues par exemple pour les moins de 14 ans ou les étudiants. Jeudi, environ 90'000 personnes en avaient bénéficié à la mi-journée, selon la mairie.

afp/ami

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Certains habitants font part de leur mécontentement

Cette nouvelle mesure ne fait pas l'unanimité chez les Vénitiens, certains y voyant une atteinte à la liberté de circulation et un pas de plus vers la muséification de leur ville.

"Nous ne sommes pas un musée ou une réserve naturelle, mais une ville, on ne devrait pas payer" pour y accéder, s'insurge ainsi Marina Dodino, une quinquagénaire remontée qui fait partie d'une association locale de résidents, ARCI Venezia.

Des manifestants ont fait part de leur mécontentement à propos de l'introduction du ticket d'entrée. [AFP - MARCO BERTORELLO]
Des manifestants ont fait part de leur mécontentement à propos de l'introduction du ticket d'entrée. [AFP - MARCO BERTORELLO]

Une manifestation en fin de matinée non loin de la gare a rassemblé dans une ambiance bon enfant quelque 300 personnes.

Ce ticket est "l'apothéose de la muséificaiton de Venise (...) Nous sommes dans une ville où les Airbnb accaparent tous les logements, où le maire pourrait réglementer les locations touristiques mais ne le fait pas", déplore Federica Toninello, 32 ans, porte-parole d'une association locale.