De nouvelles manifestations en Géorgie, où la justice a maintenu les résultats des législatives
L'opposition réclame depuis plus d'un mois de nouvelles élections, accusant le parti Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, d'avoir truqué le scrutin.
Mi-novembre, des groupes d'opposition et la présidente Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement mais aux pouvoirs limités, avaient déposé un recours devant la Cour constitutionnelle pour faire annuler les résultats du scrutin législatif d'octobre. La Cour, dans une décision publiée mardi, a refusé cette demande, en précisant que son verdict était final et sans appel.
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Des manifestations depuis plusieurs jours
Des milliers de Géorgiennes et Géorgiens manifestent chaque soir depuis jeudi. Un nouveau rassemblement a eu lieu mardi dans la soirée à Tbilissi, la capitale.
Les protestataires, qui étaient légèrement moins nombreux que lors des jours précédents, ont de nouveau lancé des feux d'artifice vers le bâtiment du Parlement et ont agité des drapeaux de la Géorgie et de l'UE face à la police.
La police a brièvement utilisé des lances à eau, notamment pour repousser des manifestants qui tentaient de d'escalader les murs du bâtiment pour atteindre des groupes de policiers.
La veille, des heurts avaient fait 26 blessés, 23 manifestants et trois policiers, selon le ministère de la Santé.
Protestations après le report des négociations avec l'UE
Le parti Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, a déclenché jeudi ces protestations en repoussant à 2028 des négociations d'adhésion avec l'Union européenne, un objectif pourtant inscrit dans la Constitution de cette ex-république soviétique.
Dans une prise de parole, le Premier ministre Irakli Kobakhidzé s'en est pris à des ONG et à ses rivaux politiques, accusant l'opposition d'avoir "orchestré les violences" lors des manifestations, les affrontements avec la police étant quotidiens. Ils "n'échapperont pas à leurs responsabilités", a-t-il menacé.
Le Rêve Géorgien a aussi fait promulguer cette année une loi sur "l'influence étrangère" vue par ses détracteurs comme un outil juridique pour persécuter des associations n'étant pas dans la ligne du pouvoir.
boi/miro/ami avec les agences
Le chef de l'Otan dénonce les violences "préoccupantes" en Géorgie
Mark Rutte a dénoncé mardi les heurts en Géorgie. "Les informations concernant la violence sont profondément préoccupantes et je les condamne sans équivoque", a déclaré le secrétaire général de l'Otan lors d'une conférence de presse à Bruxelles, appelant le gouvernement à faire "tout son possible pour promouvoir la paix et la stabilité".