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Vladimir Poutine reconnaît que l'attentat de Moscou a été commis par des islamistes radicaux

Quatre Tadjiks montrant des signes de passage à tabac ont été inculpés pour acte terroriste après l’attentat de Moscou
Quatre Tadjiks montrant des signes de passage à tabac ont été inculpés pour acte terroriste après l’attentat de Moscou / 19h30 / 2 min. / le 25 mars 2024
Vladimir Poutine a affirmé lundi que l'attentat contre une salle de concert près de Moscou, revendiqué par le groupe Etat islamique, avait été commis par "des islamistes radicaux". Selon lui, ceux-ci ont tenté de fuir vers l'Ukraine.

"Nous savons que (ce) crime a été commis par des islamistes radicaux ayant une idéologie contre laquelle le monde islamique se bat lui-même depuis des siècles", a-t-il déclaré lors d'une réunion gouvernementale, évoquant ce lien pour la première fois, trois jours après la revendication de l'attaque par l'EI.

"Nous savons qui a commis cette atrocité contre la Russie et son peuple. Ce qui nous intéresse, c'est le commanditaire", a-t-il ajouté.

Il a ensuite répété que les assaillants, après l'attaque qui a fait au moins 139 morts, selon un nouveau bilan, avaient tenté de fuir vers le territoire ukrainien avant d'être arrêtés.

"Il est important de répondre à la question de savoir pourquoi les terroristes, après leur crime, ont essayé de partir en Ukraine? Qui les attendait là-bas? Ceux qui soutiennent le régime de Kiev ne veulent pas être des complices de la terreur et des soutiens du terrorisme, mais beaucoup de questions se posent", a dit le président russe.

Motivations toujours inconnues

Trois jours après le drame, de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur l'identité et les motivations des quatre principaux suspects.

Les quatre principaux suspects, dont au moins un est originaire du Tadjikistan, en Asie centrale, ont déjà été placés en détention provisoire jusqu'au 22 mai. Ils encourent une peine de prison à perpétuité.

Après de brèves audiences, trois autres suspects ont été placés lundi en détention provisoire jusqu'à la même date. Selon l'agence de presse Ria Novosti, il s'agit d'un père et de deux de ses fils, dont l'un, né au Tadjikistan, a la nationalité russe.

Onze arrestations

Les autorités russes avaient annoncé samedi avoir arrêté au total onze personnes et n'ont pas confirmé dans l'immédiat que ces trois suspects en faisaient partie.

La nationalité tadjike confirmée d'au moins un des assaillants a poussé lundi le président du Tadjiskistan Emomali Rakhmon à appeler "les parents à accorder une fois de plus une attention encore plus grande à l'éducation des enfants", selon les agences de presse russes.

Interrogé par la presse sur l'enquête, Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, n'a pas apporté plus de détails. "L'enquête est en cours et l'administration présidentielle aurait tort de faire des commentaires sur le déroulement de l'enquête", a-t-il simplement dit à la presse.

>> Interview dans Forum de Marie Mendras, professeure à Sciences Po Paris, sur les conséquences de l'attentat de Moscou sur Vladimir Poutine :

L’attentat de Moscou ébranle-t-il Vladimir Poutine? Interview de Marie Mendras
L’attentat de Moscou ébranle-t-il Vladimir Poutine? Interview de Marie Mendras / Forum / 7 min. / le 25 mars 2024

Revendiqué par le groupe EI

Le groupe Etat islamique, que la Russie combat en Syrie et qui est actif dans le Caucase russe, a revendiqué l'attentat mais les autorités russes ont affirmé que les tueurs présumés tentaient de rejoindre le territoire ukrainien après l'attaque.

Kiev, qui fait face à un assaut des troupes russes depuis février 2022, a nié tout "lien avec l'incident". Les États-Unis ont également rejeté la version du président russe.

Les décombres déblayés

Au Crocus City Hall, les enquêteurs ont déblayé "90% des décombres" dans la salle de concert, ravagée par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants, a affirmé le ministère des Situations d'urgence, cité par l'agence TASS.

Le nombre des blessés s'élève à 182, dont 97 étaient encore hospitalisés lundi, d'après les autorités.

Suspects torturés?

Dmitri Peskov n'a pas non plus voulu commenter les allégations de torture des suspects, apparues après la parution de vidéos sur les réseaux sociaux et de photos les faisant apparaître le visage ensanglanté.

Une autre vidéo, diffusée sur internet et dont l'authenticité n'a pas été confirmée, semble montrer l'un des suspects en train de se faire sectionner l'oreille par une personne se trouvant hors champ.

Au cours de l'audience des suspects dans un tribunal de Moscou dimanche soir, l'un d'eux avait un bandage blanc à l'oreille tandis qu'un autre est arrivé dans une chaise roulante, les yeux fermés.

Une des figures de l'opposition russe en exil, Léonid Volkov, a dénoncé lundi une tentative des services de sécurité russes de "détourner l'attention de (leur) impuissance et de (leur) échec" en montrant ces vidéos.

agences/lan

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