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Un homme arrêté en France après avoir provoqué un incendie et une explosion devant une synagogue

Explosion devant la synagogue de La Grande-Motte en France, Emmanuel Macron dénonce un "acte terroriste"
Explosion devant la synagogue de La Grande-Motte en France, Emmanuel Macron dénonce un "acte terroriste" / 19h30 / 2 min. / le 24 août 2024
Une attaque a visé samedi une synagogue dans la station balnéaire de la Grande-Motte (sud de la France), où un suspect porteur d'un drapeau palestinien a allumé plusieurs foyers d'incendie et causé une explosion. Il a été arrêté dans la soirée après une fusillade avec la police.

Au moins deux voitures, dont une contenant une bouteille de gaz qui a explosé, ont été incendiées tôt samedi devant ce lieu de culte de la station balnéaire de La Grande-Motte qui compte 8500 habitants, blessant légèrement un policier municipal.

"A l'intérieur de la synagogue se trouvaient cinq personnes dont le rabbin, qui n'ont pas été blessées", a précisé dans un communiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui a ouvert une enquête pour tentative d'assassinats terroristes.

Images de vidéosurveillance

Des images de vidéosurveillance montrent un suspect quitter les lieux à pied après l'explosion, un drapeau palestinien autour de la taille et des bouteilles vides à la main. Il était possiblement aussi porteur d'une arme de poing, selon une source proche du dossier, et était coiffé d'un keffieh rouge, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Cet Algérien de 33 ans, en situation régulière dans le pays, a été interpellé dans un immeuble d'un quartier paupérisé et connu pour être en proie au trafic de drogue, selon une source proche de l'enquête.

Emmanuel Macron dénonce un "acte terroriste"

"Tout est fait pour retrouver l'auteur de cet acte terroriste", avait réagi le président français Emmanuel Macron, alors que le pays s'apprête à accueillir les Jeux paralympiques. "La lutte contre l'antisémitisme est un combat de chaque instant", a-t-il ajouté sur X.

Le gouvernement a régulièrement dénoncé la recrudescence des actes antisémites en France, qui abrite la première communauté juive d'Europe, depuis l'attaque menée par le mouvement islamiste Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza.

Dommages

L'explosion devant la synagogue Beth Yaacov est survenue en plein shabbat, jour de repos hebdomadaire dans la religion juive, mais il n'y avait pas d'office en cours au moment des faits.

Deux portes de l'édifice religieux ont été endommagées par l'explosion d'une bouteille de gaz qui se trouvait dans un des véhicules incendiées, dont le souffle a légèrement blessé un policier municipal venu sur place, selon le Pnat.

Plusieurs autres bonbonnes de gaz étaient présentes sur les lieux avant l'attaque, pour l'alimentation d'un barbecue, dont au moins une a explosé, selon une source préfectorale.

"Tentative de tuer"

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi a dénoncé "avec force une tentative de tuer des Juifs". "L'emploi d'une bonbonne de gaz dans une voiture à l'heure à laquelle on pense que des fidèles arrivent dans une synagogue, ce n'est pas simplement un incendie criminel, pas s'en prendre simplement à un bâtiment, un lieu de culte, c'est la volonté de tuer", a-t-il dénoncé.

Les actes antisémites ont quasiment triplé depuis le début de l'année, avec "887 faits" recensés au premier semestre, avait indiqué vendredi 9 août le ministère de l'Intérieur, alors qu'ils étaient 304 au cours de la même période en 2023.

Après l'attaque, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin a annoncé le renforcement "immédiat" de la surveillance des lieux de culte et établissements scolaires juifs, tout en rappelant que les lieux de culte juifs bénéficient déjà de mesures de protection importantes de la part des forces de l'ordre, compte tenu du contexte international.

afp/asch/juma/vic

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Le principal suspect arrêté samedi soir

Le principal suspect de l'attaque a été interpellé dans la soirée par les policiers d'élite du Raid, après une fusillade dans laquelle il a été blessé, a indiqué dimanche peu après minuit le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur le réseau social X.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a précisé que l'interpellation avait eu lieu à Nîmes, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la station balnéaire de la côte méditerranéenne où a eu lieu l'attaque. L'intervention a eu lieu vers 23h35 et le suspect, qui a "ouvert le feu sur la colonne d'intervention", a été "blessé au visage", a détaillé le Pnat, sans préciser la gravité de ces blessures.

"Deux personnes de son entourage ont été placées en garde à vue" et l'enquête se poursuit pour établir les conditions de la préparation de ses actes et de sa fuite", a ajouté le Pnat.

>> Les précisions sur l'arrestation dans le 19h30 de dimanche :

L’auteur présumé de l’attaque d’une synagogue à La Grande-Motte en France, a été arrêté dimanche à Nîmes
L’auteur présumé de l’attaque d’une synagogue à La Grande-Motte en France, a été arrêté dimanche à Nîmes / 19h30 / 15 sec. / le 25 août 2024

Réactions politiques

L'attaque a suscité de nombreuses réactions politiques, dans un pays privé de gouvernement de plein exercice depuis la défaite du camp présidentiel aux législatives du 7 juillet.

La dirigeante du Rassemblement national (extrême droite) Marine Le Pen a dénoncé la "montée de l'antisémitisme" tandis que le chef de file de la France insoumise (LFI, gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement est accusé par ses adversaires d'attiser la haine antijuive, a évoqué un "intolérable crime".