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"Vomissements", "diarrhées" et "démangeaisons": le calvaire des Gazaouis au milieu des ordures

Certains habitants de Gaza sont obligés de vivre au milieu des ordures
Certains habitants de Gaza sont obligés de vivre au milieu des ordures / L'actu en vidéo / 52 sec. / le 21 juin 2024
Depuis le 7 octobre, plus de 300'000 tonnes d'ordures se sont accumulées dans la bande de Gaza, selon l'ONU. Une situation indigne pour les habitants déplacés qui doivent vivre à proximité des décharges sauvages et sont exposés aux maladies.

Alors que les températures estivales dépassent désormais les 30 degrés dans la bande de Gaza, une menace grandit de jour en jour pour plus d'un million de personnes déplacées: celle des montagnes de déchets.

Les déplacés contraints de vivre à deux pas de ces amas nauséabonds sont en première ligne. "Je pleure comme n'importe quelle grand-mère qui verrait ses petits-enfants malades et atteints de la gale", lance Asmahan al-Masri, originaire de Beit Hanoun (nord) à la BBC qui l'interroge.

C'est comme une mort lente

Asmahan al-Masri, déplacée à Khan Younès

"C'est comme une mort lente", dit cette déplacée qui vit désormais sous une tente à Khan Younès (sud) avec quinze membres de sa famille.

Avant la guerre, des années de blocus imposé par Israël et l'Égypte à Gaza avaient déjà mis à rude épreuve le service de gestion des déchets dans l'enclave. Désormais, il dysfonctionne pour de bon.

Les décharges inaccessibles

Les deux principales décharges de Gaza, situées dans des zones frontalières, sont bloquées depuis des mois, rappelle encore le média britannique.

En huit mois, plus de 300'000 tonnes de déchets solides se seraient accumulées dans le territoire palestinien, selon l'ONU et les agences humanitaires.

"Nuages de mouches" et "chiens errants"

Pour l'instant, la famille Masri est donc contrainte de cohabiter avec "des nuages de mouches", "des serpents" et des "chiens errants à proximité", rapporte la BBC.

En effet, ces décharges improvisées en plein air "n'empêchent pas la propagation des odeurs, des insectes et des rongeurs", admet un fonctionnaire auprès de la municipalité. "Elles ont été créées à titre de mesure d'urgence (...) jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée avec les institutions internationales", explique-t-il.

En attendant, les habitantes et habitants continuent de gravir les montagnes de débris. Littéralement. "Chaque jour, nous venons ici ensemble pour chercher des cartons (...) pour faire du feu", explique Mohammed, qui fait partie d'un groupe de garçons venus fouiller dans une décharge près de Deir al-Balah (centre).

Doreen Enssle

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