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Xi Jinping et Vladimir Poutine plaident pour un monde "multipolaire" lors d'une rencontre à Astana

Le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine se serrent la main lors d'une réunion en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Astana, au Kazakhstan, le 3 juillet 2024. [reuters - Sergei Guneev]
Le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine se serrent la main lors d'une réunion en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Astana, au Kazakhstan, le 3 juillet 2024.  - [reuters - Sergei Guneev]
Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont plaidé jeudi en Asie centrale pour un ordre mondial "multipolaire", contrant l'unilatéralisme américain qu'ils dénoncent, lors d'un sommet réunissant plusieurs pays aux relations tendues avec l'Occident.

La déclaration d'Astana "souligne l'engagement de tous les participants de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) en faveur de la formation d'un ordre mondial multipolaire équitable", a insisté Vladimir Poutine lors de la séance plénière de cette alliance qui réunit notamment la Russie, la Chine, l'Iran, l'Inde et des pays d'Asie centrale.

"Il est d'une importance vitale que l'OCS se place du bon côté de l'Histoire, du côté de l'équité et de la justice", a insisté son homologue chinois Xi Jinping.

Cette déclaration d'Astana, signée dans la capitale du Kazakhstan, souligne également les "changements tectoniques en cours dans la politique mondiale" et la nécessité de "renforcer le rôle de l'OCS".

>> Réécouter également le reportage de Tout un monde sur le menace terroriste en Russie: :

Le président russe Vlaidmir Poutine photographiée au cours d'une cérémonie militaire à Moscou, le 21 juin 2024 (image d'illustration). [reuters - Mikhail Sinitsyn]reuters - Mikhail Sinitsyn
La Russie dans le viseur du terrorisme islamiste pendant que l’Europe est sur ses gardes / Tout un monde / 7 min. / le 4 juillet 2024

Une plateforme de coopération concurrente à l'Occident

Fondée en 2001, l'OCS (Chine, Inde, Iran, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan et désormais Biélorussie (voir encadré)) a pris un nouvel élan ces dernières années sous l'impulsion de Pékin et Moscou et est pensée comme une plateforme de coopération concurrente des organisations occidentales avec un accent sécuritaire et économique.

Jeudi, Xi Jinping a une nouvelle fois appelé à "résister aux ingérences extérieures", une référence claire aux Occidentaux et l'un des mantras de cette organisation.

De nombreuses divergences

Si l'OCS revendique de regrouper 40% de la population et environ 30% du PIB (Produit intérieur brut) mondiaux, le groupe reste hétérogène et de nombreuses dissensions existent entre ses membres, certains étant englués dans des rivalités territoriales.

La Russie et la Chine affichent par exemple leur union face à l'Occident, mais restent concurrents en Asie centrale, région riche en hydrocarbures et cruciale pour le transport de marchandises entre l'Europe et l'Asie. Moscou y dispose d'une influence historique du fait du passé soviétique, mais Pékin y a une présence croissante, tandis que les Occidentaux y ont aussi des intérêts non négligeables.

L'une des priorités de l'OCS reste toutefois l'approfondissement des liens économiques entre les pays membres et le développement de titanesques projets logistiques pour relier la Chine à l'Europe via l'Asie centrale.

afp/ther

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Intégration de la Biélorussie

Après l'adhésion l'an passé de l'Iran, sous sanctions occidentales, le Biélorussie, également ostracisé par l'Occident pour son soutien à la guerre que la Russie livre à l'Ukraine, est devenue jeudi le dixième membre de l'OCS.

"Nous avons le pouvoir de détruire les murs d'un monde unipolaire", s'est félicité l'autoritaire président biélorusse Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 30 ans.

La Turquie plaide pour "une paix juste" en Ukraine

Outre ses membres, l'OCS compte quatorze "partenaires de dialogue", notamment la Turquie, membre de l'Otan. Recep Tayyip Erdogan était d'ailleurs présent à Astana, tout comme le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, signe de l'influence croissante de cette organisation, en particulier en Asie.

Bémol pour la Russie, le président turc, qui entretient des relations en dents de scie avec le Kremlin, a plaidé lors d'un entretien bilatéral avec Vladimir Poutine pour une "paix juste" en Ukraine.

Cité par les médias russes et visiblement agacé, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié d'"impossible" une médiation turque, alors que l'année dernière encore Moscou s'y disait favorable.