A Kherson, tous les bâtiments du centre-ville ont été touchés par les bombes. Le marché, la gare, les infrastructures médicales, les habitations: rien n’a été épargné. Contrairement à Kiev, Kherson ne bénéficie pas d'un système de défense antiaérien puissant. Le mois dernier, la Russie a tiré sur la ville plus de 13'700 obus, selon le décompte des autorités ukrainiennes.
La peur, c'est toi qui la manges, ce n'est pas elle qui doit te manger
Le bruit des explosions est constant, mais avec le temps, Alexeï a appris à gérer sa peur. Son conseil: "la peur, c'est toi qui la manges, ce n'est pas elle qui doit te manger". Les habitants de Kherson, habitués aux bombardements, connaissent les réflexes à adopter.
Dans la rue, les gens vont d'un point A à un point B sans jamais s'attarder. Si un drone apparaît, il ne faut jamais le regarder ou, pire, le pointer du doigt. "Si tu fais ça, ils peuvent lâcher les explosifs sur toi", expliquent-ils. Et en cas d'explosion, il faut se plaquer au sol et ouvrir la bouche pour éviter que la pression ne fasse sauter tous les organes.
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Alexeï peut même indiquer quel est, selon lui, le restaurant le plus sûr de la ville. Les Russes ont déjà détruit le bâtiment administratif en face de l'établissement, donc il ne risque a priori plus rien. "Ils ont déjà fait le boulot. Ils ne vont pas tirer deux fois", dit-il en rigolant, parce qu'il faut bien rire du pire.