Les attaques ukrainiennes en Crimée annexée par la Russie vont s'intensifier, assure le chef du renseignement militaire ukrainien (GUR), Kirill Boudanov, dans un entretien au quotidien français Le Monde.
"La partie nord de la mer Noire est sous contrôle ukrainien, avec les plateformes d'extraction de gaz", et "les corridors maritimes d'exportation de céréales sont à nouveau opérationnels, même s'il y a des risques dus à la guerre", a-t-il ajouté.
Le front terrestre reste gelé
Sur le front terrestre en revanche, "des deux côtés, l'utilisation très intensive des drones d'attaque a rendu impossibles les offensives à la fois russes et ukrainiennes", selon le chef du GUR, qui cite également "la densité des champs de mines jamais atteinte depuis la Seconde Guerre mondiale".
Interrogé sur l'état d'esprit de la population ukrainienne deux ans après l'invasion, il admet une "fatigue".
"La guerre a commencé il y a dix ans (dans le Donbass, ndlr), l'invasion à grande échelle depuis 2022, la fatigue se manifeste tant au niveau individuel que dans la société. Je ne critique pas, le phénomène se comprend. Mais le manque de soldats devient important, même s'il n'est pas alarmant", reconnaît-il.
"Pas le bon moment" pour des négociations
Un débat sur la mobilisation fait rage depuis des semaines en Ukraine, et l'examen d'un projet de loi controversé a été repoussé jeudi par les députés.
Questionné enfin sur la possibilité d'éventuelles négociations avec Moscou, il estime que "ce n'est pas le bon moment. Les négociations commencent quand une partie au minimum, voire les deux, y a intérêt. Tel n'est pas le cas".