Le suivi de la guerre entre Israël et le Hamas. [Keystone/RTS]
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Le Hamas accuse Israël de "l'échec" des pourparlers de trêve à Gaza

- Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé dans la nuit de lundi à mardi le gouvernement israélien d'être "entièrement responsable" de "l'échec" jusqu'à présent des pourparlers en vue d'une trêve dans les combats à Gaza assortie de libérations d'otages et de prisonniers.

- Après plus de cinq mois de guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi sa première résolution exigeant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza. Un appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis qui se sont cette fois abstenus.

- Si la Maison Blanche a assuré que l'abstention américaine n'était pas un "changement de cap", Israël a malgré tout fait part de sa colère et a annulé la visite d'une délégation à Washington. Ailleurs dans le monde, de nombreux pays ont salué cette résolution et souhaité l'application rapide d'un cessez-le-feu.

- Israël va cesser de travailler avec l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza, a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement, accusant l'organisme de perpétuer le conflit.

- Des dizaines de frappes israéliennes ont touché la bande de Gaza, où au moins deux grands hôpitaux sont visés par des opérations militaires. Une cinquantaine de frappes a également visé notamment Rafah et Khan Younès pendant la nuit.

- Le Hamas a annoncé un nouveau bilan de plus de 32'414 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

Suivi assuré par RTSinfo

23h50

Le Hamas accuse Israël de "l'échec" des pourparlers de trêve à Gaza

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé dans la nuit de lundi à mardi le gouvernement israélien d'être "entièrement responsable" de "l'échec" jusqu'à présent des pourparlers en vue d'une trêve dans les combats à Gaza assortie de libérations d'otages et de prisonniers.

Le Hamas, qui exigeait jusqu'ici un cessez-le-feu définitif à Gaza avant tout échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, avait infléchi sa position le 14 mars en se disant dorénavant favorable à une trêve de six semaines.

21h35

Une résolution pour "faire taire les armes"

Interrogée dans le 19h30, l'ambassadrice suisse auprès de l'ONU Pascale Baeriswyl a affirmé que "ce n'est pas une résolution contre Israël, c'est une résolution qui doit faire taire les armes pour que la population civile puisse reprendre de l'espoir".

"Nous (le Conseil de sécurité, ndlr) avons travaillé sans cesse depuis le 7 octobre, nous avons essayé à plusieurs reprises de trouver un consensus, maintenant nous avons trouvé une unité et chaque jour où nous pouvons gagner des vies est un jour de gagné."

>> L'interview de Pascale Baeriswyl dans le 19h30 :

Les explications de Pascale Baeriswyl, ambassadrice de la Suisse auprès de l'ONU, sur les enjeux de la résolution de "cessez-le-feu" immédiat adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU
Les explications de Pascale Baeriswyl, ambassadrice de la Suisse auprès de l'ONU, sur les enjeux de la résolution de "cessez-le-feu" immédiat adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU / 19h30 / 1 min. / le 25 mars 2024

21h20

Immersion dans une opération de largage de vivres à Gaza

Face à l’urgence de la situation à Gaza, six nations effectuent des parachutages de vivres depuis le début de l’année. Des envoyés spéciaux de la RTS ont pu se rendre à Amman, en Jordanie, pour assister à l'une de ces opérations aériennes.

Le va-et-vient des avions cargo est incessant sur le tarmac de l’aéroport militaire de la banlieue d’Amman, la capitale de la Jordanie. C’est d’ici que des vols humanitaires sont organisés pour larguer des vivres au-dessus de la bande de Gaza afin de faire face aux menaces de famine.

Ces opérations aériennes ne remplacent certes pas une aide terrestre, mais face à la situation humanitaire désastreuse à Gaza, ces soldats estiment leur savoir-faire utile. Le créneau n'est que de 45 minutes à une heure, depuis le moment où les Israéliens ont donné leur feu vert, pour larguer les palettes contenant les tonnes de vivres depuis tous les avions.

>> Le reportage du 19h30 :

Plusieurs pays organisent des largages d’aide humanitaire par voie aérienne vers Gaza
Plusieurs pays organisent des largages d’aide humanitaire par voies aériennes vers Gaza / 19h30 / 3 min. / le 25 mars 2024

>> Lire aussi : Immersion dans une opération de largage d'aide humanitaire à haut risque sur Gaza 

20h55

Une rapporteuse de l'ONU dénonce des "actes de génocide" à Gaza

La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens affirme qu'il "existe des motifs raisonnables" de croire qu'Israël a commis plusieurs "actes de génocide", dans un rapport publié lundi. Elle évoque aussi un "nettoyage ethnique".

"La nature et l'ampleur écrasante de l'assaut israélien sur Gaza et les conditions de vie destructrices qu'il a causées révèlent une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe", indique Francesca Albanese dans son rapport qu'elle doit présenter mardi au Conseil des droits de l'Homme à Genève.

Ce rapport - intitulé "Anatomie d'un génocide" - conclut "qu'il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant que des actes de génocide" ont été commis "contre les Palestiniens à Gaza a été atteint".

Dans ses conclusions, Francesca Albanese, qui est mandatée par le Conseil des droits de l'Homme mais ne s'exprime pas au nom de l'ONU, liste trois actes de génocide: "meurtre de membres du groupe; atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; et soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle".

20h25

De nombreuses réactions à la résolution de l'ONU

Le vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant pour la première fois à un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza a été largement salué dans le monde.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a salué un "premier pas important et nécessaire pour arrêter l'effusion de sang", tout en notant "le déséquilibre" de la résolution en raison de sa "durée limitée et les obligations qu'elle comporte". La Jordanie a pour sa part appelé Israël à "respecter cette décision", exprimant l'espoir "qu'elle contribuera à instaurer un cessez-le-feu immédiat et durable".

>> Les précisions de Forum sur ce vote :

Le Conseil de sécurité adopte une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
Le Conseil de sécurité adopte une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza / Forum / 4 min. / le 25 mars 2024

Le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a salué une décision "qui arrive tard", soulignant la nécessité "d'arrêter immédiatement et complètement les opérations militaires et l'agression israélienne".

La Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan a récemment réaffirmé "se tenir fermement" derrière les dirigeants du Hamas, a salué une "étape positive" et appelé à "mettre fin à la catastrophe humanitaire à Gaza".

"Cette résolution doit être appliquée. Un échec sera impardonnable", a réagi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a jugé que la mise en oeuvre de cette résolution, qui exige "un cessez-le-feu immédiat à Gaza et la libération immédiate et sans condition de tous les otages", était "vitale pour la protection de tous les civils".

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a également insisté sur la nécessité qu'elle soit "mise en oeuvre de manière urgente par tous".

Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a souhaité que la résolution, qui "demande un cessez-le-feu durable et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages", soit "pleinement mise en oeuvre".

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a "applaudi" une résolution "en phase avec ce que dit l'Espagne depuis le début du conflit". Madrid est l'une des voix les plus critiques vis-à-vis d'Israël au sein de l'UE depuis le début de la guerre.

>> Le décryptage du 19h30 :

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution exigeant un "cessez-le-feu" immédiat
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution exigeant un "cessez-le-feu" immédiat / 19h30 / 2 min. / le 25 mars 2024

19h40

La Maison Blanche "surprise" par la réaction d'Israël à la résolution de l'ONU

La Maison Blanche est "quelque peu surprise" de la colère d'Israël après le vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. "Il semble que les services du Premier ministre (israélien) cherchent à créer l'impression d'une divergence alors que ce n'est pas nécessaire", a estimé le porte-parole de la présidence, répétant que l'abstention américaine ne représentait "pas un changement de cap", même si les Etats-Unis ont plusieurs fois bloqué ces derniers mois l'adoption de résolutions à l'ONU sur Gaza.

19h00

Le chef humanitaire de l'ONU annonce sa démission

Le patron du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) Martin Griffiths, particulièrement critique des impacts de l'offensive israélienne à Gaza, va démissionner pour raisons de santé, a annoncé un porte-parole de l'ONU. Il restera à son poste jusqu'au mois de juin pour organiser la transition.

"Après trois années à ce poste, j'ai informé Antonio Guterres de mon intention de démissionner en juin", a déclaré Martin Griffiths dans un message sur X (ex-Twitter), remerciant ses équipes et tous les partenaires de l'ONU de "défendre la cause des peuples en crise".

Le diplomate britannique avait été nommé à ce poste en 2021, après avoir notamment été envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen.

18h15

Satisfaction du côté palestinien

Le Hamas a salué la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza et exprimé sa "volonté d'engager un processus d'échange" prisonniers/otages "immédiatement".

L'Autorité palestinienne a fait de même, appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza", a déclaré le ministre palestinien des Affaires civiles Hussein al-Cheikh sur le réseau social X. "Nous demandons l'arrêt définitif de cette guerre criminelle et le retrait immédiat d'Israël de la bande de Gaza", a-t-il ajouté.

17h40

Israël furieux après l'abstention américaine à l'ONU

Israël a dénoncé l'abstention de son allié américain ayant permis l'adoption, pour la première fois, d'une résolution des Nations unies exigeant un "cessez-le-feu" immédiat dans la bande de Gaza menacée par la famine.

Immédiatement après l'adoption de la résolution, Israël a annulé la visite d'une délégation qui était attendue à Washington, déclarant que l'abstention américaine "nuisait" à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages.

"Il s'agit d'un net recul par rapport à la position constante des Etats-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre" le 7 octobre, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué. Israël ne mettra pas fin à sa guerre à Gaza tant que le Hamas n'aura pas libéré les otages, a assuré à Washington son ministre de la Défense.

17h15

Israël va cesser de travailler avec l'UNRWA à Gaza

Israël va cesser de travailler avec l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza, a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement, accusant l'organisme de perpétuer le conflit.

"L'UNRWA fait partie du problème et nous allons cesser de travailler avec elle", a déclaré le porte-parole David Mencer à la presse.

Israël va cesser de travailler avec l'UNRWA à Gaza. [REUTERS - Mohammed Salem]
Israël va cesser de travailler avec l'UNRWA à Gaza. [REUTERS - Mohammed Salem]

17h00

Berne salue "un signe d'espoir"

La Suisse, qui a voté pour la résolution approuvée au Conseil de sécurité de l'ONU à New York, salue "enfin un signe d'espoir" et "un premier pas". "Le cessez-le-feu immédiat devra sans attendre mener à un cessez-le-feu durable" a dit l'ambassadrice Pascale Baeriswyl.

Cette étape doit aboutir à "un retour vers plus d'humanité" au Proche-Orient, a-t-elle affirmé lundi après-midi devant l'organe onusien. Elle a relevé que le vote montrait "l'importance" et le "poids" que les membres non permanents, comme la Suisse, peuvent avoir lorsque des blocages "perturbent" le fonctionnement du Conseil.

15h50

Première résolution pour un "cessez-le-feu" immédiat

Après plus de cinq mois de guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté sa première résolution exigeant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza. Un appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis qui se sont cette fois abstenus, accentuant la pression sur leur allié israélien.

La résolution adoptée sous les applaudissements par 14 voix pour, et une abstention, "exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan", qui a déjà commencé il y a deux semaines, devant "mener à un cessez-le-feu durable", et "exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter à nouveau sur un appel au cessez-le-feu à Gaza [KEYSTONE - SETH WENIG]
Pour la première fois, le Conseil de sécurité vote pour un "cessez-le-feu immédiat" [KEYSTONE - SETH WENIG]

"Depuis cinq mois, le peuple palestinien souffre terriblement. Ce bain de sang a continué trop longtemps. C'est notre obligation d'y mettre un terme. Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités", s'est félicité l'ambassadeur algérien Amar Bendjama, même si les résolutions du Conseil, contraignantes, sont régulièrement ignorées par les Etats concernés.

Contrairement au texte américain rejeté vendredi par des vetos russe et chinois, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, même s'il "reconnaît" l'existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d'un échange d'otages et de prisonniers palestiniens.

Des négociations tout le week-end

La résolution adoptée lundi est issue du travail des membres non permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d'éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques. La résolution réclame d'autre part la "levée de tous les obstacles" à l'aide humanitaire.

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n'avait pu jusqu'alors adopter depuis le 7 octobre sur cette question que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat: après cinq mois et demi de guerre, l'entrée de l'aide à Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.

La nouvelle résolution condamne d'autre part "tous les actes terroristes", mais sans mentionner les attaques du Hamas du 7 octobre qui ont entraîné la mort d'au moins 1160 personnes. Aucune résolution adoptée par le Conseil ou l'Assemblée général de l'ONU depuis le 7 octobre n'a condamné spécifiquement le Hamas, une absence systématiquement fustigée par Israël.

13h10

Des grands hôpitaux de Gaza visés par des opérations israéliennes

Des dizaines de frappes israéliennes ont touché la bande de Gaza, où au moins deux grands hôpitaux sont visés par des opérations militaires.

Les bombardements ont fait 107 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste, dont au moins 26 à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où cinq maisons ont été touchées, et 18 personnes tuées dans une même maison à Deir el-Balah, dans le centre.

Pendant la nuit, plus de 50 frappes ont visé notamment Rafah et la ville voisine de Khan Younès, ainsi que la ville de Gaza dans le nord et le centre du territoire, selon les autorités du Hamas.

Tirs d'artillerie sur l'hôpital al-Shifa

Au moins deux grands hôpitaux, accusés par Israël d'abriter des bases du Hamas, sont à présent visés par des opérations de l'armée, une semaine après le début de l'intervention lancée le 18 mars contre l'hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, le plus grand du territoire.

Cet hôpital et ses environs ont été visés lundi par des tirs d'artillerie, selon les autorités du Hamas, tout comme les abords de l'hôpital al-Amal de Khan Younès (sud), assiégé depuis la veille par l'armée. Des témoins avaient aussi signalé dimanche une incursion aux abords de l'hôpital Nasser, proche d'al-Amal.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que des véhicules israéliens bloquaient toutes les entrées de l'hôpital al-Amal, où il ne restait, outre le personnel, que neuf malades et quelques civils, après l'évacuation dimanche des déplacés qui y avaient trouvé refuge.

12h05

Le bilan dépasse les 32'330 personnes tuées, selon le Hamas

Le Hamas a annoncé un nouveau bilan de 32'333 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.

En 24 heures, 107 morts supplémentaires ont été recensés, selon le Hamas, qui fait état de 74'694 blessés en plus de cinq mois de guerre.

11h45

Au moins 3000 bombes n'ont pas explosé, selon Handicap International

Au moins 3000 des 45'000 bombes israéliennes lancées sur la bande de Gaza entre le 7 octobre et la mi-janvier, selon les estimations, n'ont pas explosé, a averti un responsable de Handicap International.

"Parmi ces 45'000 bombes, 3000 d'entre elles n'ont pas explosé, et c'est en effet celles-ci qui vont occasionner au moment des retours, au moment où l'aide humanitaire devra se déployer, un danger supplémentaire, en particulier pour des civils", a déclaré Jean-Pierre Delomier.

Ces chiffres sont une estimation du Mine Action Area of responsibility - un groupe de travail composé d'ONG actives sur place dont fait partie Handicap International.

11h15

L'UNRWA, "source d'espoir" pour les réfugiés palestiniens, affirme Antonio Guterres

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a défendu lundi en Jordanie l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), la décrivant comme une "source d'espoir et de dignité".

Lors d'une visite à Al-Wihdat, un camp de réfugiés palestiniens dans l'est d'Amman, la capitale jordanienne, Antonio Guterres a affirmé qu'il serait "cruel et incompréhensible" d'interrompre les services de l'UNRWA aux réfugiés palestiniens à travers la région.

Cette déclaration fait suite à l'annonce par l'agence onusienne qu'Israël lui a formellement interdit toute livraison d'aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza.

10h50

Le combat d'un Lausannois pour sauver sa famille de Gaza

Faire sortir ses proches de la bande de Gaza est une priorité absolue pour nombre de Palestiniennes et Palestiniens en dehors de l'enclave. Quand les voies diplomatiques ne fonctionnent pas, la seule solution est de se soumettre à la loi des passeurs. Bassam Al-Masri, un Lausannois installé dans la capitale vaudoise depuis plus de 10 ans, s'est résolu à cette solution. Après le 7 octobre, il a passé des semaines à regarder, à travers un écran, l'évolution des attaques israéliennes sur Gaza, craignant pour sa famille restée dans le territoire palestinien.

Mi-février, il a décidé de faire sortir ses proches de l'enfer. "C'est le seul moyen d'être sûr que ma famille est bien protégée. J'ai aussi moins de pression de mon côté", témoigne-t-il dans l'émission Mise au point. "Nous avons pu revenir d'Egypte avec le sentiment du devoir accompli, grâce à tout un réseau d'amis, notre entourage, notre famille, qui a permis d'accomplir la 'mission sauvetage', comme on l'a appelée", raconte aussi sa femme Céline.

Bassam Al-Masri a dû pour cela faire appel à un réseau de passeurs au Caire et réunir une somme importante, à coup de dons. Car faire sortir les gens de Gaza est devenu un business: "J'ai négocié le prix avant de partir de Suisse. On était à 20'000 [dollars], maintenant on est descendus à 12'500, pour quatre personnes: ma mère, mes deux frères et ma petite soeur", détaille le Lausannois depuis la capitale égyptienne. "Il n'y a rien de sûr dans cette situation, car ce n'est pas officiel. [...] Si ça ne marche pas, je ne sais pas ce que je peux faire d'autre", ajoute-t-il, inquiet.

"Ils vont rester en Egypte pendant des années"

Installée avant la guerre dans la ville de Gaza, au nord de l'enclave, la famille de Bassam Al-Masri a été contrainte de se réfugier à Rafah pour éviter les bombardements israéliens. Après la transaction avec un intermédiaire d'une agence de voyages, Bassam Al-Masri devra encore patienter quelques jours avant de revoir ses proches.

Dans l'attente, il a loué un appartement à Damanhur, à trois heures de route du Caire, où s'est aussi réfugiée l'une de ses soeurs avec ses quatre enfants. Le logement a été soigneusement préparé pour accueillir la famille de Gaza, car le Vaudois sait que leur séjour en Egypte ne sera sans doute pas provisoire. "C'est triste, parce qu'ils pensent qu'ils vont rentrer chez eux dans six mois ou un an maximum, mais ce n'est pas la réalité. Je pense qu'ils vont rester en Egypte pendant des années."

Le passeur avec qui a eu contact Bassam Al-Masri finira par changer d'avis et demander le double de la somme initiale. N'ayant pas assez d'argent pour sauver toute sa famille, il a décidé pour l'heure de ne faire sortir que sa mère et sa petite soeur.

>> Le reportage de Mise au point qui a suivi Bassam dans sa mission pour sauver sa famille de Gaza :

Sortir de Gaza à tout prix
Sortir de Gaza à tout prix / Mise au point / 12 min. / le 24 mars 2024

09h20

Pékin dit "soutenir" un nouveau projet de résolution pour un cessez-le-feu à Gaza

La Chine a annoncé lundi son soutien à un nouveau projet de résolution auprès du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza, quelques jours après avoir mis son veto, tout comme la Russie, à un projet de texte américain.

"La Chine soutient ce projet de résolution et félicite l'Algérie et d'autres pays arabes pour leur dur travail à cet égard", a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Nous espérons que le Conseil de sécurité l'approuvera au plus vite et enverra un signal fort pour que cessent les hostilités", a-t-il ajouté.

08h20

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit à nouveau s'exprimer sur un appel à un cessez-le-feu

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenter à nouveau lundi d'adopter un texte exigeant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza. Des résolutions ont déjà plusieurs fois été bloquées par les Etats-Unis qui montrent toutefois des signes de changement de ton face à Israël.

Vendredi, la Russie et la Chine ont mis leur veto à un texte américain, soulignant la "nécessité" d'un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages capturés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

Certains observateurs y ont vu une évolution de la position de Washington pour limiter son soutien à Israël alors que l'offensive israélienne a fait plus de 32'000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le projet de résolution, mis au vote lundi, est issu des membres non permanents, dont la Suisse, qui ont négocié tout le week-end avec Washington. "Nous prévoyons, sauf rebondissement de dernière minute, que la résolution sera adoptée et que les Etats-Unis ne voteront pas contre", a indiqué dimanche un diplomate.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter à nouveau sur un appel au cessez-le-feu à Gaza [KEYSTONE - SETH WENIG]
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter à nouveau sur un appel au cessez-le-feu à Gaza [KEYSTONE - SETH WENIG]

05h00

 L'UNRWA se dit interdite de toute livraison dans le nord de Gaza

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé dimanche, par la voix de son chef, être désormais formellement interdite par Israël de toute livraison d'aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza. C'est le secteur, où le risque de famine est le plus criant.

"En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l'ONU du fait qu'elles n'approuveraient plus de convois alimentaires de l'UNRWA dans le nord" de la bande de Gaza, a annoncé Philippe Lazzarini sur le réseau social X (ex-Twitter), soulignant que l'agence reste "la principale ligne de vie pour les réfugiés palestiniens".

L'agence n'avait dans les faits plus pu distribuer de l'aide dans ce secteur depuis le 29 janvier, a précisé sa porte-parole Juliette Touma. Elle peut en revanche continuer à le faire dans la partie sud.

Le COGAT, organisme du ministère israélien de la défense chargé des affaires civiles palestiniennes, n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.

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